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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 16:53

L'ex-président tunisien attendait du matériel de sécurité en provenance de France. Un blocage qui serait technique, pas politique.

Plusieurs tonnes de matériel de maintien de l'ordre, des grenades lacrymogènes notamment, à destination de la Tunisie sont coincées à Roissy depuis vendredi. Nous n'avons pas le chiffre exact mais d'après nos informations, il y aurait sept tonnes de matériel.

Le fournisseur, Sofexi, appartient au groupe privé Marck, spécialisé dans l'équipement de sécurité. Sur la vidéo ci-dessous, on peut voir des lots de treize colis. Il ne s'agit que d'une partie de la livraison adressée au ministère tunisien de l'Intérieur et du Développement local. (Voir la vidéo)


 

Sofexi confirme que la Tunisie est l'un de ses clients depuis 2008 mais refuse d'indiquer à quel moment la commande a été passée.

Un blocage technique, pas politique

Sur son blog, le journaliste Jean-Dominique Merchet, spécialiste des questions de défense, affirme que « le patron du groupe a reçu un appel d'une haute autorité de l'Elysée, lui signifiant que cette livraison était hors de question ». D'après nos informations, le blocage des grenades n'est pourtant pas lié à une question politique mais technique.

Selon Hesnault, la société chargée du transport du matériel, les raisons de ce blocage sont liées à une bête lourdeur administrative.

« Produits autorisés »

Vendredi matin, le bureau de douane a signé les documents autorisant l'exportation des marchandises. Cependant, le matériel étant considéré comme sensible, le jargon de la douane le désigne sous l'expression « produits autorisés ». Les douaniers ont donc décidé d'une « visite intégrale » du matériel, c'est-à-dire d'une vérification pièce par pièce.

Ces visites sont ordinaires et régulières selon le transporteur, étant donné que le « système informatique des douanes déclenche systématiquement ce type de visite pour le matériel autorisé ».

Problème : le matériel était déjà sorti du magasin sous douane vers l'emballeur, la société SFE, avant l'inspection. Les douaniers ont donc exigé le retour de la marchandise pour qu'elle puisse être inspectée lundi matin. Ce qui explique le blocage du matériel à Roissy.

Un blocage « pas du tout » lié à la révolution tunisienne

Actuellement, les colis sont toujours à la Sogafro, la plateforme de fret. Le transporteur Hesnault attend les instructions de Sofexi concernant l'envoi des grenades (« On devrait rapidement savoir à quel moment ça peut partir ») et ne lie « pas du tout » le blocage du matériel aux événements tunisiens.

Contacté, le ministère de la Défense explique que s'agissant de matériel non-militaire, ce n'est pas à lui de donner l'autorisation :

« Ce type de matériel fait l'objet d'un consensus interministériel et c'est aux douanes, donc à l'Intérieur [sic], de trancher. »

 

Mardi, au ministère de l'Intérieur, on nous a répondu « Elysée » et à l'Elysée, on nous a renvoyé vers le ministère des Affaires étrangères.

Mercredi, François Baroin a confirmé le blocage de cette cargaison sans mentionner l'Elysée :

« Ben Ali a demandé du renfort et ce matériel n'est pas parti. »

 

Un conseiller de l'Elysée contacté par Rue89 répond :

« Personnellement, cette question ne me préoccupe pas mais ça m'étonnerait que la décision ait été prise à ce niveau là. »

 

Il a également déclaré ne pas savoir si Ben Ali avait déjà reçu du matériel de même nature. Pourtant, la Tunisie est un client de Sofexi depuis 2008.

Pour l'instant, les douanes ne communiquent pas sur le sujet.

 

Grenades lacrymos Française pour Ben ali : le gouvernement français a menti

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