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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 15:49
L'armée s'interpose entre les manifestants

Mise à jour le jeudi 3 février 2011 à 9 h 15

Vingt-quatre heures après le début des heurts sanglants entre manifestants pro et anti-Moubarak, l'armée s'interpose entre les deux groupes qui s'affrontent encore jeudi place Tahrir, au Caire.

Des militaires tentent d'empêcher des partisans du raïs d'approcher des manifestants anti-Moubarak.

Photo: AFP/Mohammed Abed

Des militaires tentent d'empêcher des partisans du raïs d'approcher des manifestants anti-Moubarak.

Reuters rapporte notamment qu'un conducteur de char a orienté sa tourelle vers les partisans du président, qui lançaient des pierres à leurs adversaires depuis un lieu plus élevé. Des militaires les ont ensuite chassés de cette position.

Plusieurs médias ont cependant rapporté peu après que des tirs nourris ont été entendus aux abords de la place Tahrir.

Malgré les plus récents affrontements, qui se sont notamment traduits par des jets de pierre et de cocktails Molotov, les manifestants antigouvernementaux continuent de tenir la place Tahrir. Selon Al-Jazira, 15 000 manifestants sont toujours dans les environs.

Autres développements
  • Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, demande à ce que la transition en Égypte commence dès maintenant. Il appelle aussi à la pleine protection de la liberté d'expression;

  • Associated Press rapporte que l'armée a rassemblé des journalistes présents à la place Tahrir, possiblement pour leur protection;

  • le premier ministre Ahmed Chafic affirme que le canal de Suez, point de passage important pour le pétrole, fonctionne toujours normalement;

  • le fournisseur de service de téléphonie Vodafone affirme que le gouvernement utilise son réseau pour envoyer des messages textes, mais sans attribuer la source. L'un des messages envoyés mercredi aurait donné des indications pour une manifestation pro-Moubarak;

  • l'agence de notation Fitch a abaissé la cote de crédit de l'Égypte en raison de « l'intensification » de la vague de protestations dans le pays. Moody's et Standard and Poor's ont fait de même plus tôt cette semaine.

Les journalistes pris pour cibles

L'envoyée spéciale de Radio-Canada au Caire, Sophie Langlois, rapporte pour sa part que les nombreux journalistes qui logent au Hilton situé près du Musée de l'Égypte, à proximité de la place Tahrir, ne sont plus en mesure de sortir, sous peine d'être tabassés par des partisans pro-Moubarak. Les autorités voudraient évacuer les journalistes vers un autre hôtel.

Des manifestants anti-Moubarak amènent des sacs de pierres à leurs collègues rassemblés place Tahrir.

Photo: AFP/Khaled Desouki

Des manifestants anti-Moubarak amènent des sacs de pierres à leurs collègues rassemblés place Tahrir.

L'ambulance qui devait venir chercher le caméraman Sylvain Castonguay pour qu'il subisse des examens de routine ne peut se rendre sur les lieux, rapporte Sophie Langlois. Sylvain Castonguay a été agressé au moment où il filmait dans les rues de la capitale. L'armée est intervenue pour le soustraire des griffes de ses agresseurs.

Le département d'État américain déplore cette situation. « Il y a une campagne concertée pour intimider les journalistes internationaux et les empêcher de rapporter la nouvelle. Nous condamnons ces actions », a commenté un porte-parole du département, P.J. Crowley, sur Twitter.

Bilan officiel : 5 morts, 836 blessés

Selon le ministère de la Santé, 5 personnes sont mortes et 836 autres ont été blessées, mercredi, dans les affrontements qui ont éclaté après que des partisans pro-Moubarak se soient dirigés vers la place Tahrir. La télévision d'État a annoncé jeudi que le nouveau premier ministre Ahmed Chafik a promis une enquête sur ces évènements, pour lesquels il s'est excusé.

Un porte-parole du gouvernement, Magdy Rady, a cependant une fois de plus nié que les partisans pro-Moubarak soient manipulés par le pouvoir, comme l'affirment l'opposant Mohamed ElBaradei et de nombreux manifestants.« Accuser le gouvernement relève véritablement de la fiction. Cela sera contraire à notre rôle de maintien de l'ordre », a-t-il dit.

La bataille rangée qui s'est déroulée mercredi dans le secteur de la place Tahrir, en plein coeur de la capitale, n'a donné lieu à aucune intervention, ni de la part des policiers, ni de la part de l'armée.

Des manifestants anti-Moubarak montrent des cartes d'identité et un canif qu'ils disent avoir saisis sur des manifestants pro-Moubarak.

Photo: La Presse Canadienne /AP/Tara Todras-Whitehill

Des manifestants anti-Moubarak montrent des cartes d'identité et un canif qu'ils disent avoir saisis sur des manifestants pro-Moubarak.

Les manifestants antigouvernementaux et de nombreux correspondants de la presse internationale sont d'avis que ces violences ont été orchestrées par le régime pour démontrer que le chaos guette le pays.

Pas de négociations avant le départ de Moubarak

L'opposant égyptien Mohamed ElBaradei et les Frères musulmans ont rejeté jeudi l'offre de négociation avec le pouvoir en place. Ils exigent au préalable le départ du président Hosni Moubarak et le rétablissement de l'ordre sur la place Tahrir.

« Nous avons refusé de les rencontrer. Toute négociation est subordonnée au départ d'Hosni Moubarak et au rétablissement de la sécurité place Tahrir », a déclaré à Reuters l'ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Mohamed al Beltagi, ancien député et membre des Frères musulmans, a aussi rejeté d'emblée les résultats de cette rencontre, ajoutant que son mouvement soutenait Mohamed ElBaradei.

L'invitation au dialogue a été lancée à plusieurs formations d'opposition, comme le parti progressiste Wafd. Ce dernier a accepté, mais a rapidement annoncé que ces pourparlers ont été suspendus.

« Après la violente attaque des protestataires par des milices du Parti national démocrate [parti de Moubarak], nous avons décidé de suspendre les discussions puisque le gouvernement ne respecte pas sa promesse de protéger les manifestants », a déclaré un haut responsable du parti, Yassin Tageldin.

Selon lui, les membres du comité exécutif du parti, dont le chef, Sayyid Badawi, vont maintenant se rendre place Tahrir pour se joindre aux manifestants anti-Moubarak.

Jeudi matin, la télévision publique égyptienne a annoncé que le vice-président égyptien Omar Souleimane avait commencé le « dialogue » avec « les partis politiques et les forces nationales ».

L'agence Mena a aussi rapporté que le nouveau premier ministre égyptien Ahmed Chafic s'est dit prêt jeudi à se rendre place Tahrir pour discuter avec les manifestants
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