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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 19:44

 

EXCLUSIF - L'ex-conseiller justice de Sarkozy entendu par la police dans l'affaire Bettencourt

Cette initiative s'inscrit dans l'une des instructions confiées à des juges du tribunal de Bordeaux

L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour la justice, Patrick Ouart, a été interrogé jeudi à Paris par la brigade financière dans le cadre de l'enquête sur l'affaire Bettencourt. L'ancien magistrat, considéré comme l'un des collaborateurs les plus influents du chef de l'État jusqu'à son départ de l'Élysée, en novembre 2009, avait été soupçonné d'interventions sur le cours de l'enquête judiciaire.

Cette initiative s'inscrit dans l'une des instructions confiées à des juges du tribunal de Bordeaux, après le dessaisissement du TGI de Nanterre par la Cour de cassation. Des perquisitions auraient été effectuées par les policiers au domicile parisien de Patrick Ouart, ainsi que dans son bureau, au siège du groupe de luxe LVMH, dont l'ex-magistrat est membre du comité exécutif. Des documents auraient été saisis. 

Embarras

Le rôle du conseiller de l'Élysée dans les coulisses de l'affaire Bettencourt avait été dévoilé l'an dernier grâce aux enregistrements du maître d'hôtel de Liliane Bettencourt - révélés par Le Point et le site Mediapart. Les conversations surprises entre la milliardaire, héritière de L'Oréal, et son homme de confiance, Patrice de Maistre, révélaient que ce dernier s'entretenait régulièrement des évolutions de l'enquête auprès de Patrick Ouart, alors que celui-ci exerçait ses fonctions auprès de Nicolas Sarkozy, mais aussi après son départ de l'Élysée. Ces interventions secrètes avaient alimenté le soupçon de manoeuvres conçues au sommet de l'État pour étouffer une affaire devenue embarrassante.

"J'ai eu l'Élysée, le conseil juridique de Nicolas Sarkozy, que je vois régulièrement pour vous, racontait ainsi M. de Maistre à la vieille dame, le 21 juillet 2009. Il m'a dit que le procureur Courroye allait annoncer le 3 septembre, normalement, que la demande de votre fille était irrecevable. Donc classer l'affaire. Mais il ne faut le dire à personne..." À la date indiquée, le procureur de Nanterre - lui aussi familier de l'Élysée - avait effectivement opéré le retournement annoncé et invoqué un motif juridique pour s'opposer à l'enquête, qu'il avait pourtant lui-même ouverte un an plus tôt... 

Entrevues

Les enregistrements attestent aussi que l'Élysée s'était entremis dans le choix de l'avocat de Liliane Bettencourt et dans la stratégie à adopter pour empêcher les poursuites lancées par la fille de celle-ci de prospérer, alors qu'il devait apparaître ultérieurement que nombre d'opérations financières organisées en son nom par M. de Maistre pouvaient tomber sous le coup des lois fiscales et pénales.

Dans une conversation datée du 23 avril 2010, le gestionnaire de fortune évoquait une autre entrevue avec Patrick Ouart et la perspective du procès intenté au photographe François-Marie Banier, alors poursuivi pour "abus de faiblesse" au préjudice de Liliane Bettencourt : "J'ai vu l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy pour les affaires juridiques et judiciaires, Patrick Ouart, qui n'est plus à l'Élysée, mais qui n'a pas été remplacé et qui travaille chez Bernard Arnault [P-DG du groupe LVMH], et qui m'aime beaucoup. Et il a voulu me voir l'autre jour et il m'a dit : "M. de Maistre, le président continue de suivre ça de très près (...) en première instance, on ne peut rien faire de plus, mais on peut vous dire qu'en appel, si vous perdez, on connaît très, très bien le procureur. Donc, c'est bien."

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