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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 12:54

STRATÉGIE

180. (en) Les technophiles nous embarquent tous pour un bond d’une rare inconscience dans l’inconnu. La plupart des gens qui comprennent quelque peu ce que le progrès technologique est en train de nous faire n’en adoptent pas moins une attitude passive car ils pensent que tout cela est inévitable. Mais nous (FC) ne sommes pas de cet avis. Nous pensons que cela peut être arrêté, et nous donnerons ici certaines indications pour ce faire.

181. (en) Comme nous l’avons établi au paragraphe 166, les deux tâches à mettre en œuvre sont : l’augmentation du stress et de l’instabilité sociale et le développement et la propagation d’une idéologie qui s’oppose à celle dispensée par le système techno-industriel. Quand le système deviendra suffisamment instable et soumis à de rudes pressions, une révolution contre la technologie deviendra possible. Les sociétés russe et française, plusieurs décades avant leurs révolutions respectives, avaient montré des signes croissants de tensions et de faiblesse. Dans le même temps, des idéologies étaient développées qui offraient une vue du monde radicalement différentes de l’ancienne. Dans le cas russe, les révolutionnaires travaillaient activement à saper les fondements de l’ordre ancien. Ainsi, lorsque le système fut soumis à des rudes pressions (crise financière en France, défaites militaires en Russie), il fut balayé par la révolution. C’est ce que nous allons proposer dans cet esprit.

182. (en) On pourrait objecter que les révolutions russe et française furent des échecs. Mais la plupart des révolutions ont deux buts. L’un est de détruire une forme obsolète de société, et l’autre est de mettre en place une nouvelle société selon les vœux des révolutionnaires. Les révolutions française et russe échouèrent (heureusement !) à créer la nouvelle société qui avait été rêvée, mais elle furent victorieuses pour ce qui est de la destruction de l’ordre ancien.

183. (en) Mais une idéologie, si elle veut bénéficier d’un soutien enthousiaste, doit avoir des idéaux positifs tout autant que négatifs ; il faut être POUR quelque chose tout autant que CONTRE autre chose. L’idéal que nous proposons est la Nature. C’est à dire la nature VIERGE ; tout ce qui vit et se développe sur Terre en dehors de toute interférence et contrôle humain. Et avec la nature vierge, nous incluons la nature humaine, c.à.d ces aspects du comportement humain qui ne sont pas sujet aux régulations d’une société organisée, mais dus à la chance, au hasard, ou à Dieu (selon vos croyances ou opinions philosophiques).

184. (en) La Nature fournit un contre-idéal parfait à la technologie pour plusieurs raisons. La nature (qui est en dehors du pouvoir du système) est à l’opposé de la technologie (qui cherche à accroître indéfiniment le pouvoir du système). La plupart des gens estiment que la Nature est belle ; elle bénéficie certainement d’un très fort attrait populaire. Les écologistes radicaux ont DEJA une idéologie qui exalte la nature et s’oppose à la technologie [30] . Il n’est pas nécessaire dans l’intérêt de la nature de mettre en œuvre des utopies chimériques ou un quelconque ordre social nouveau. La nature s’occupe très bien d’elle-même : c’est une création qui a existé longtemps avant que l’homme n’apparaisse, et durant des millénaires différents types de sociétés humaines ont coexisté avec la nature sans lui infliger de sérieux dommages. Ce ne fut qu’avec la Révolution Industrielle que les effets de la société contre la nature s’avèrent désastreux. Pour lever la pression sur la nature, il n’est pas nécessaire de créer un nouveau type de rapports sociaux, il suffit de se débarrasser de la société technologique. Nous vous accordons que cela ne résoudra pas tous les problèmes. La société techno-industrielle a déjà fait des dégâts considérables à la nature, et la convalescence sera longue. D’un autre côté, même les sociétés préindustrielles ont pu faire des dommages significatifs à la nature. Quoiqu’il en soit, se débarrasser de la société industrielle sera en soit un grand acte. Cela débarrassera la nature de la majorité de ses tourments, et lui permettra de panser ses plaies. Cela nous débarrassera de la capacité de la société organisée d’accroître son contrôle sur la nature (nature humaine comprise). Quel que soit le type de société qui existera après la disparition du système industriel, il est certain que la plupart des gens vivront près de la nature, car en l’absence de technologie avancée, il n’y a pas D’AUTRE moyen pour les gens de vivre. Pour se nourrir, ils devront être paysans ou bergers ou pêcheurs ou chasseurs, etc. Et, de manière générale, l’autonomie locale aura tendance à accroître, puisque l’absence de technologie avancée et de communications rapides limiteront la capacité des gouvernements ou autres grandes organisations à contrôler les communautés locales.

185. (en) Comme conséquences négatives de l’élimination de la société industrielle — eh bien, nous ne seront plus des coqs en pâte, ni quoi que ce soit d’approchant. Pour obtenir une chose, vous devez en sacrifier une autre.

186. (en) La plupart des gens détestent les problèmes psychologiques. Pour cette raison, ils évitent les réflexions profondes à propos des problèmes sociaux, et préfèrent qu’on leur fournisse des options simples, manichéennes : CECI est totalement bon, et CELA totalement mauvais. L’idéologie révolutionnaire doit en conséquence être développée sur deux niveaux.

187. (en) Au niveau le plus sophistiqué, l’idéologie doit s’adresser aux gens intelligents, cultivés, et rationnels. L’objectif doit être de créer un noyau de personnes qui seront opposés au système industriel de façon censée et réfléchie, capables d’apprécier tous les tenants et aboutissants, et d’assumer le prix à payer pour se débarrasser du système. Il est particulièrement important d’attirer des gens de la sorte, car ils sont capables et susceptibles d’en influencer d’autres. On doit s’adresser à ces gens de la manière la plus rationnelle possible. Les faits ne doivent pas être intentionnellement déformés et un langage émotionnel doit être proscrit. Ceci ne signifie pas qu’on ne doive pas faire appel à leur sensibilité, mais ce faisant, on ne doit distordre la réalité ou faire quoi que ce soit qui pourrait détruire la respectabilité intellectuelle de l’idéologie.

188. (en) A un second niveau, l’idéologie doit être propagée sous une forme simplifiée qui doit permettre à la masse de percevoir le conflit entre la technologie et la nature en des termes dénués de toute ambiguïté. Mais même sur ce second plan, l’idéologie ne doit pas s’exprimer dans un langage trop pauvre, trop irrationnel ou passionnel qui pourrait nous aliéner les gens du premier groupe. Une propagande de bas niveau peut parfois apporter d’impressionnants résultats à court terme, mais il est plus avantageux sur le long terme de conserver la loyauté du petit noyau « d’intellectuels engagés » que de compter sur les passions d’une foule amorphe dont l’attitude peut changer si de nouveaux gadgets propagandistes apparaissent. Toutefois, une propagande de bas niveau pourra s’avérer nécessaire lorsque le système sera sur le point de s’effondrer et qu’il y aura un ultime combat entre idéologies rivales pour déterminer laquelle deviendra dominante quand la vieille vue du monde aura disparu.

189. (en) Avant ce combat final, les révolutionnaires ne doivent pas espérer avoir la majorité du peuple avec eux. L’histoire est faite par des minorités agissantes, déterminées, pas par la majorité, qui a rarement une vue claire et précise de ce qu’elle veut réellement. Avant que ne soit venue l’heure du coup de boutoir final de la révolution [31] , la tâche des révolutionnaires sera moins d’avoir l’appui de la majorité que de fonder un noyau de gens extrêmement décidés.

190. (en) N’importe quel type de conflit social aide à déstabiliser le système, mais on doit être prudent sur le genre de type de conflit que l’on encourage. Le conflit doit se dessiner entre la masse du peuple et l’élite détentrice du pouvoir dans la société industrielle (politiciens, scientifiques, hommes d’affaires de haut niveau, etc.). Il ne doit PAS se dessiner entre les révolutionnaire et le peuple. Par exemple, ce serait de la mauvaise stratégie que de condamner les Américains sur leurs habitudes de consommation. Au lieu de cela, l’Américain moyen peut être représenté comme une victime des industries du marketing et de la publicité, qui le leurre en lui faisant acheter un tas de cochonneries qu’il ne désire pas et qui sont une piètre consolation à sa perte de liberté. Chaque approche est cohérente avec les faits. C’est simplement une question d’optique selon que vous condamnez les industries du marketing et de la publicité, ou que vous condamnez le public pour se laisser ainsi manipuler. Il est de bonne stratégie de généralement éviter de condamner le public.

191. (en) On doit y réfléchir à deux fois avant d’encourager d’autres conflits sociaux que ceux qui adviennent entre la techno-élite et la masse. D’une part, les autres conflits tendent à distraire l’attention des conflits primordiaux (entre la techno-élite et la masse, entre la technologie et la nature) ; d’autre part, les autres conflits peuvent actuellement tendre à encourager le recours à la technologie, car chacune des parties dans le conflit veut utiliser ce que peut offrir la technologie de façon à prendre l’ascendant sur son adversaire. C’est ce qu’on voit clairement dans le cas des rivalités entre nations. Cela apparaît aussi lors de conflits ethniques dans un même pays. Par exemple, aux Etats-Unis, les leaders noirs sont décidés à favoriser la cause noire en plaçant des noirs au sein de la techno-élite. Ils veulent qu’il y ait beaucoup de noirs au gouvernement, beaucoup de scientifiques, chefs d’entreprises noirs, et ainsi de suite. Ce faisant, il aide le système à absorber la culture noire. D’une manière générale, on ne doit encourager que les conflits sociaux qui rentrent dans le cadre élite/masse ou technologie/nature.

192. (en) Mais le moyen de décourager les conflits ethniques n’est PAS de militer pour le droit des minorités (voir paragraphes 21, 29). Au lieu de cela, le révolutionnaire doit mettre en avant que le fait qu’une minorité soit plus ou moins lésée n’est qu’un problème secondaire. Notre véritable ennemi est le système techno-industriel, et dans le combat contre le système, les distinctions ethniques n’ont aucune importance.

193. (en) Le type de révolution que nous avons en tête n’implique pas nécessairement une insurrection armée contre un gouvernement. Elle peut impliquer ou non l’usage de la violence, mais elle ne sera pas une révolution POLITIQUE. Elle doit se polariser sur l’économie et la technologie, pas sur la politique [32] .

194. (en) En fait, les révolutionnaires doivent même EVITER tout rapport au politique, de manière légale ou non, jusqu’à ce que le système soit acculé et ait prouvé aux yeux de presque tous son échec. Supposons par exemple qu’un parti écologiste ait la majorité au congrès suite à une élection. Pour éviter d’avoir à trahir ou édulcorer leur propre idéologie, ils devront prendre des mesures drastiques pour passer d’une économie de développement à une économie de « croissance zéro ». Le résultat apparaîtra désastreux à l’homme moyen : Le chômage grimpera en flèche, etc. Même si les pires inconvénients peuvent être évités grâce à une habileté surhumaine, les gens devront tout de même abandonner une partie du confort dont il étaient devenus dépendants. L’insatisfaction augmentera, le parti écologiste sera discrédité et les révolutionnaires auront subi un sérieux revers. Pour cette raison, les révolutionnaires ne doivent pas essayer d’acquérir un pouvoir politique jusqu’à ce que le système se soit mis dans un tel pétrin que n’importe quel échec sera perçu comme provenant intrinsèquement du système lui-même et pas du fait des révolutionnaires. La révolution contre la technologie devra probablement être une révolution des outsiders, une révolution venue du bas et non pas du haut.

195. (en) La révolution doit être internationale et à l’échelle de la planète. Elle ne peut être circonscrite dans un cadre national. Si jamais il est suggéré que les Etats-Unis, par exemple, doivent en finir avec le progrès technologique et la croissance économique, les gens deviendront hystériques et hurleront que si nous ne sommes pas à la pointe de la technologie, les Japonais le seront. Ces mêmes personnes deviendront comme folles s’il advient que les Japonais vendent plus de voitures que nous (Le nationalisme promeut grandement la technologie). Plus raisonnablement, on peut avancer que si les pays relativement démocratiques laissent tomber la technologie tandis que les pays totalitaires comme la Chine, la Corée du Nord ou le Vietnam poursuivent sur le chemin du progrès, les dictateurs risquent de finir par dominer le monde. C’est pourquoi la technologie doit être attaquée dans tous les pays simultanément, dans la mesure du possible. Bien sur, il n’est pas certain que le système techno-industriel puisse être détruit approximativement au même instant partout dans le monde, et il est même concevable que les tentatives de se débarrasser du système puisse amener au contrôle du système par des dictateurs. C’est un risque à prendre. Et on peut le prendre ; car la différence entre un système techno-industriel « démocratique » et un contrôlé par des dictateurs est infiniment moindre que celle entre un système techno-industriel et un qui ne l’est pas [33] . On peut même avancer qu’un système techno-industriel contrôlé par des dictateurs pourrait être préférable, car ceux-ci se sont avérés généralement inefficaces, ce qui fait qu’ils auront plus de chance de s’effondrer. Voyez Cuba.

196. (en) Les révolutionnaires doivent être favorables aux mesures qui tendent à unifier l’économie mondiale. Les accords libre-échangistes comme le NAFTA ou le GATT sont probablement préjudiciables pour l’environnement à court terme, mais à long terme, ils peuvent probablement être avantageux car ils vont accroître l’interdépendance économique entre nations. Il sera plus facile de détruire le système techno-industriel à l’échelle planétaire si l’économie est tellement globalisée qu’un effondrement dans un pays du G7 entraînera la même chose dans toutes les nations industrialisées.

197. (en) Certaines personnes prennent pour argument que l’homme moderne a trop de pouvoir, trop de contrôle sur la nature pour souhaiter une attitude plus passive en ce qui concerne la race humaine. Au mieux ces gens ne se rendent pas bien compte de la réalité, car ils sont incapables de faire la différence entre le pouvoir des GROSSES INSTITUTIONS et celui des INDIVIDUS ou des PETITS GROUPES. C’est une erreur de prôner la réduction de pouvoir ou la passivité, car les gens ONT BESOIN de pouvoir. L’homme moderne en tant qu’entité collective — c.à.d le système industriel — a un immense pouvoir sur la nature, et nous (FC) considérons cela comme mauvais. Mais les INDIVIDUS modernes ou les PETITS GROUPES D’INDIVIDUS ont bien moins de pouvoir que l’homme primitif n’en avait. De manière générale, l’énorme pouvoir de l’homme moderne sur la nature est exercé non par des individus ou des petits groupes, mais par d’énormes institutions. Pour comprendre le pouvoir que la technologie alloue à l’homme moderne moyen, il ne faut pas perdre de vue les limites étroites qui lui sont imposées ainsi que le contrôle et la surveillance exercés par le système (vous avez besoin d’une autorisation pour n’importe quoi, et viennent avec lois et réglementations). L’individu a seulement les pouvoirs technologiques que le système choisit de lui octroyer. Son pouvoir PERSONNEL sur la nature est très faible.

198. (en) les INDIVIDUS des sociétés primitives et les GROUPES RESTREINTS avaient à l’époque un pouvoir considérable sur la nature, ou il serait plus juste de dire qu’il avait du pouvoir AU SEIN de la nature. Quand l’homme primitif avait besoin de nourriture, il savait où trouver et comment préparer les végétaux comestibles, comment chasser et il le faisait avec des armes qu’il avait faites lui-même. Il savait aussi comment se protéger de la chaleur, du froid, de la pluie, des animaux dangereux, etc. Mais l’homme primitif a fait des dommages négligeables à la nature parce que le pouvoir COLLECTIF des sociétés primitives était ridicule comparé à celui de notre société industrielle.

199. (en) Au lieu de défendre la perte de pouvoir et la passivité, on devrait plutôt se dire que le pouvoir du SYSTEME INDUSTRIEL doit être détruit, et que cela AUGMENTERA considérablement le pouvoir et la liberté des INDIVIDUS et des PETITS GROUPES.

200. (en) Jusqu’à ce que le système soit définitivement démantibulé, la destruction de ce système doit être l’UNIQUE but des révolutionnaires. Tous les autres buts disperseront l’effort. Plus grave, si les révolutionnaires se permettent de poursuivre d’autres buts, ils seront tentés d’utiliser la technologie comme moyen d’arriver à leurs fins. S’ils donnent dans ce travers, ils retomberont dans le piège technologique, car la technologie moderne est un système unifié, aux parties étroitement imbriquées, ce qui fait que vouloir n’en n’utiliser QU’UNE partie obligera à l’utiliser dans sa QUASI-TOTALITE, ce qui au bout du compte la laissera presque intacte.

201. (en) Supposons par exemple que les révolutionnaires prennent la « justice sociale » comme but. La nature humaine étant ce qu’elle est, la justice sociale ne viendra pas de manière spontanée, il faudra lui donner un coup de pouce. Pour ce faire, les révolutionnaires devront centraliser et contrôler. Pour cela, ils auront besoin de moyens de communication et de déplacement longues distances rapides, et de ce fait, de ce tout ce qu’apporte la technologie dans ces domaines. Pour nourrir et vêtir les pauvres, ils feront appel aux technologies industrielles et agricoles. Et ainsi de suite. Ainsi, la volonté d’assurer la justice sociale maintiendra des pans entiers du système techno-industriel. Ce n’est pas que nous ayons quelque chose contre la justice sociale, mais il ne doit pas être permis d’interférer dans l’effort de destruction du système.

202. (en) Il serait sans espoir pour les révolutionnaires d’essayer de s’attaquer au système sans utiliser QUELQUES moyens qu’offre la technologie moderne. Au moins, les moyens de communications pour faire passer leur message. Mais ils ne doivent le faire que dans un SEUL but : attaquer le système techno-industriel.

203. (en) Imaginons un alcoolique assis devant un tonneau de vin. Supposons qu’il se dise : « le vin n’est pas mauvais s’il est consommé avec modération. On dit même que de petites quantités de vin sont bonnes pour la santé… Ca ne me fera pas de mal d’en boire un petit coup…  ». Bien sur, vous savez ce qui arrive. N’oubliez jamais que vis à vis de la technologie, la race humaine est comme un alcoolique devant un tonneau de vin.

204. (en) Les révolutionnaires doivent avoir autant d’enfants qu’ils peuvent. C’est une évidence scientifique que les attitudes sociales sont en grande partie héritées. Personne ne soutient qu’une attitude sociale est une conséquence directe de la carte génétique d’un individu, mais il apparaît que c’est globalement le cas dans notre société. Des objections contre ces assertions ont déjà été émises, mais elles sont discutables et semblent idéologiquement motivées. Dans tous les cas, personne ne peut nier qu’un enfant aura à peu prêt les mêmes attitudes sociales que ses parents. De notre point de vue, que ces attitudes soient le résultat de l’hérédité ou du milieu, cela ne nous importe guère. Le fait est qu’elles SOIENT transmises.

205. (en) L’ennui, c’est que la plupart des gens qui ont tendance à se rebeller contre le système techno-industriel sont aussi préoccupés par les problèmes démographiques, ce qui fait qu’ils préfèrent n’avoir pas d’enfants ou en avoir peu. Ce faisant, ils laissent le monde entre les mains de ceux qui soutiennent ou au moins acceptent le système techno-industriel. Pour assurer la force de la prochaine génération de révolutionnaires, leurs contemporains doivent avoir une importante descendance. En le faisant, il n’augmenteront que légèrement les problèmes de démographie. Ce qu’il y a de plus important, c’est de mettre à bas le système ; et comme vu au paragraphe 167, une fois cela fait, la population mondiale ne pourra que décroître. Par contre, si le système techno-industriel survit, il permettra de nourrir une population mondiale en croissance infinie.

206. (en) Du point de vue de la stratégie révolutionnaire, le seul point sur lequel nous devons absolument insister, c’est le fait que l’unique but doit être l’élimination de la technologie moderne, et qu’aucun autre ne doit interférer avec celui-ci. Pour le reste, les révolutionnaires doivent rester pragmatiques. Si l’expérience montre que certains conseils indiqués plus haut ne donnent pas de bons résultats, il ne faut pas hésiter à s’en débarrasser.

DEUX TYPES DE TECHNOLOGIE

207. (en) Un argument souvent avancé contre la révolution que nous proposons est qu’elle est vouée à l’échec, car (prétend on) du fait que la technologie a toujours progressé au cours de l’histoire, il est impossible qu’elle régresse. Mais cette affirmation est fausse.

208. (en) Nous distinguerons deux types de technologie que nous appellerons technologie de base (à petite échelle) et technologie systémique (dépendante de grosses infrastructures). La technologie de base est celle qui est utilisée par de petites communautés sans assistance extérieure. La technologie systémique est celle des grosses organisations sociales. Nous sommes d’accord que dans le cas de la technologie de base, aucun exemple de régression significatif n’a eu lieu. Mais la technologie systémique REGRESSE quand l’organisation sociale dont elle dépend s’effondre. Par exemple : quand l’empire romain se désintégra, la technologie de base romaine perdura car n’importe quel artisan adroit de village pouvait, par exemple, construire une roue à aube, ou un forgeron faire de l’acier suivant les méthodes romaines, et ainsi de suite. Mais la technologie romaine systémique , elle, REGRESSA. Leurs aqueducs finirent par être hors d’usage et ne furent jamais réparés. Leurs techniques de construction furent perdues. Leur système sanitaire urbain fut oublié, ce qui fait que celui des villes européennes n’atteint que récemment le niveau de celui de la Rome antique.

209. (en) La raison pour laquelle la technologie a toujours semblé progresser est que, jusqu’à un siècle ou deux avant la Révolution Industrielle, la majeure partie de la technologie était de la technologie de base. Mais depuis nous sommes entrés dans l’ère de la technologie systémique. Prenons le réfrigérateur, par exemple. Sans le développement industriel et l’infrastructure attenante, il aurait été impossible à des artisans de concevoir et construire un réfrigérateur. Si par quelque miracle, ils eussent pu en construire un, il aurait été impossible de le faire fonctionner sans une source fiable d’électricité. Ainsi, un barrage aurait été nécessaire avec une turbine. Cette dernière nécessite une quantité considérable de fil de cuivre. Essayez d’imaginer de produire tout ce câblage hors d’un environnement industriel. Et où auraient-ils trouvé le gaz nécessaire à la réfrigération ? Il aurait été plus simple de construire une chambre froide ou de préserver les aliments en les séchant ou salant, ainsi que cela fut fait avant l’invention du réfrigérateur.

210. (en) Il est clair que si le système techno-industriel était mis à bas, la technologie de la réfrigération disparaîtrait bien vite. Ce qui est vrai pour toute la technologie systémique. Et une fois que cette dernière aura été perdue pendant à peu près une génération, cela prendrait des siècles pour la reconstruire, comme il a fallu des siècles pour qu’elle voie le jour. Les livres techniques survivants seraient rares et dispersés. Une société industrielle, si elle ne bénéficie pas d’aide extérieure, doit passer par des stades successifs : vous avez besoin des outils pour fabriquer les outils pour fabriquer les outils pour fabriquer les outils… Un long processus de développement économique et d’organisation sociale est nécessaire. Et même en l’absence d’une idéologie opposée à la technologie, il n’y a pas de raison de croire que quiconque serait intéressé par la reconstruction d’une société techno-industrielle. L’enthousiasme pour le « progrès » est un phénomène propre à notre société, et il ne semble pas avoir existé avant environ le 17ème siècle.

211. (en) A la fin du moyen-âge, il y avait 4 civilisations à un stade d’avancement équivalent : l’Europe, le Monde Islamique, l’Inde, et l’Extrême-Orient (Chine, Corée, Japon). 3 de ces civilisations demeurèrent plus ou moins stables et seule l’Europe devint dynamique. Personne ne sait pourquoi ce fut le cas ; les historiens ont chacun leurs théories, mais ce ne sont que des hypothèses. Quoi qu’il en soit, il est clair que le passage à une société techno-industrielle ne peut se faire que sous certaines conditions. De ce fait, il n’y a pas de raison de supposer que qu’une régression technologique à long terme ne puisse se faire.

212. (en) Est-ce que, EVENTUELLEMENT, un nouveau développement d’une société techno-industrielle est possible ? Peut-être, mais ce n’est pas la peine de se soucier de cela, car nous ne pouvons prévoir ou contrôler ce qui pourrait advenir dans 500 ou 1000 ans. Ces problèmes seront résolus (ou pas) par les gens qui vivront à ce moment là.

LE DANGER DU « GAUCHISME »

213. (en) Du fait de leur besoin de rébellion et d’insertion dans un mouvement, les « gauchistes » ou les personnes ayant une psychologie semblable, sont souvent attirés par un mouvement protestataire ou activiste dont les buts et le personnel ne sont pas a priori « gauchistes ». L’arrivée de « gauchistes » peut alors facilement transformer un mouvement non « gauchiste » en mouvement qui le soit, ce qui fait que des buts « gauchistes » remplacent ou altèrent les buts initiaux.

214. (en) Pour éviter cela, un mouvement qui exalte la nature et s’oppose à la technologie doit avoir impérativement une attitude anti « gauchiste » et ne doit pas collaborer avec eux. Le « gauchisme » est sur le long terme incompatible avec la Nature Sauvage, avec la liberté humaine et avec l’élimination de la technologie moderne. Le « gauchiste » est un collectiviste ; il cherche à unifier le monde (la race humaine et la nature à la fois) en un tout. Mais ceci implique l’administration de la nature et de la race humaine par une société organisée, et requière une technologie avancée. Vous ne pouvez avoir un monde unifié sans moyens de communications (dans tous les sens du terme) rapides, vous ne pouvez faire que chacun aimera son prochain sans des techniques psychologiques sophistiquées, vous ne pouvez avoir une « société planifiée » sans une solide technologie. Par-dessus tout, le « gauchiste » est motivé par le besoin de pouvoir, et il recherche ce pouvoir sur des bases collectivistes, au travers l’identification à un mouvement de masse ou à une superstructure. Le « gauchiste » n’est pratiquement jamais pour abandonner la technologie, car celle-ci est un moyen trop précieux pour un pouvoir collectiviste.

215. (en) L’anarchiste [34] est aussi à la recherche de pouvoir, mais sur des bases individualistes ou au sein de petits groupes ; il veut que l’individu ou ces petits groupes puissent être en mesure de contrôler leurs destins. Il s’oppose à la technologie car elle rend les petits groupes dépendants des grosses organisations.

216. (en) Certains « gauchistes » semblent s’opposer à la technologie, mais ils ne s’y opposeront que tant qu’ils seront des outsiders et que la technologie sera contrôlée par des non « gauchistes ». Si le « gauchisme » devient un jour dominant dans la société, ce qui fait que le système techno-industriel deviendra une arme entre leurs mains, ils en useront et favoriseront sa croissance avec enthousiasme. En faisant cela, ils répéteront un schéma que le « gauchisme » a montré dans le passé à maintes reprises. Quand les bolcheviques étaient minoritaires en Russie, ils étaient vigoureusement contre la censure et la police secrète, ils défendaient l’autodétermination des minorités ethniques, et ainsi de suite ; mais dès qu’ils eurent le pouvoir, ils imposèrent une censure bien plus sévère, créèrent une police secrète autrement plus efficace que du temps des tsars, et oppressèrent les minorités ethniques au moins autant que dans le passé. Aux Etats-Unis, il y a une vingtaine d’années, quand les « gauchistes » étaient minoritaires dans nos universités, les professeurs « gauchistes » y défendaient farouchement la liberté de pensée, mais aujourd’hui, là où ils sont dominants, la situation s’est renversée (c’est le political correctness). La même chose arrivera avec les « gauchistes » et la technologie : ils l’utiliseront pour opprimer leurs opposants si jamais elle tombe sous leur contrôle.

217. (en) Dans les révolutions dans le passé, les « gauchistes » les plus avides de pouvoir, ont toujours collaboré dans un premier temps avec les révolutionnaires non « gauchistes », aussi bien qu’avec les « gauchistes » de tendance plus libertaire, et dans un deuxième temps, les ont doublés pour conserver le pouvoir pour eux-mêmes. C’est ce que fit Robespierre lors de la Révolution Française, ce que firent les bolcheviques pendant la révolution russe, les communistes en Espagne en 1938, et Castro à Cuba. Au vu de ces exemples, il serait complètement aberrant pour des révolutionnaires non « gauchistes » de collaborer avec ces derniers.

218. (en) Un certain nombre de penseurs ont relevé que le « gauchisme » est une sorte de religion. Le « gauchisme » n’est pas une religion au sens strict car cette doctrine ne postule pas l’existence d’un être surnaturel. Mais pour le « gauchiste », l’idéologie joue le même rôle psychologique que la religion pour certaines personnes. Le « gauchiste » a BESOIN de croire au « gauchisme » ; il joue un rôle central dans son économie mentale. Ses croyances ne sont pas facilement modifiées par la logique ou les faits. Il a la profonde conviction que le « gauchisme » est moralement Juste, avec un J majuscule, et cela implique que ce n’est pas un droit mais un devoir que d’imposer ses convictions à qui que ce soit (toutefois, beaucoup de gens que nous qualifions de « gauchistes » ne se pensent pas « gauchistes », et ne décriraient pas leur système de croyances comme « gauchistes ». Nous utilisons le terme de « gauchiste » [guillemets dans le texte] car nous ne voyons pas de meilleur terme pour désigner tout ce qui est commun au féminisme, au mouvement gay, au political correctness, etc, et parce que ces mouvements ont une forte affinité avec l’ancienne Gauche — voir paragraphes 227-230).

219. (en) Le « gauchisme » est une force totalitaire. Pour peu qu’il soit en position de force, il a tendance à s’immiscer dans chaque recoin de la vie privée et à contraindre tout le monde à passer au moule « gauchiste ». Ceci est du en partie au caractère quasi-religieux du « gauchisme » ; tout ce qui s’oppose aux « gauchistes » est assimilé au Péché. Plus fondamentalement, c’est une force totalitaire à cause de la méthode de recherche de pouvoir du « gauchiste ». Ce dernier cherche à satisfaire son besoin de pouvoir en s’identifiant avec un mouvement de masse et tente de satisfaire son processus de pouvoir en collaborant pour que ce mouvement atteigne ses buts (voir paragraphe 83). Mais peu importe le degré de réussite du mouvement car le « gauchiste » ne sera jamais satisfait ; son activisme étant une activité compensatrice (voir paragraphe 41). Ce qui fait que la motivation réelle du « gauchisme » n’est pas d’accomplir les buts annoncés du « gauchisme » ; en réalité, il est poussé par la sensation de pouvoir que lui confèrent le combat pour un but social et son accomplissement [35] . En conséquence, le « gauchiste » n’est jamais satisfait par ce qu’il a déjà obtenu ; son besoin de processus de pouvoir lui fait sans cesse chercher de nouveaux buts. Le « gauchiste » veut des chances égales pour les minorités. Une fois ceci fait, il insiste sur une répartition sociale statistique par minorité. Et aussi longtemps que quiconque abrite dans un recoin de son esprit un quelconque ressentiment envers une minorité, le « gauchiste » se doit de le rééduquer. Et les minorités ethniques ne sont pas suffisantes ; personne ne peut avoir quelque chose à reprocher aux homosexuels, aux handicapés, aux obèses, aux vieux, aux moches, et ainsi de suite. Ce n’est pas suffisant que les gens soient prévenus des dangers du tabac ; un avis doit être imprimé sur chaque paquet de cigarettes. Puis la publicité pour le tabac doit être limitée sinon interdite. Les activistes ne seront jamais satisfaits avant que le tabac ne soit mis hors la loi, et ensuite ce sera le tour de l’alcool, de la junk food, etc. Ils se sont battus contre les mauvais traitements infligés aux enfants, ce qui raisonnable. Mais maintenant, ils veulent prohiber jusqu’à la fessée. Ils ne seront satisfaits que lorsqu’ils auront un contrôle complet sur la façon dont sont éduqués les enfants. Puis ils passeront à une autre cause.

220. (en) Supposons que vous demandiez à un « gauchiste » de faire une liste de TOUT ce qui ne va pas dans la société, et supposons que vous appliquiez TOUS les changements sociaux requis. Il est sûr et certain que d’ici quelques années, la majorité des « gauchistes » trouveront quelque chose de nouveau à combattre, quelque nouveau « tort » social à redresser, car, une fois de plus, le « gauchiste » est moins motivé par la détresse du monde que par son besoin de satisfaire son désir de pouvoir en imposant ses solutions à la société.

221. (en) À cause de leurs inhibitions du fait de leur haut niveau de socialisation, la plupart des « gauchistes » du type sur-socialisés ne peuvent rechercher le pouvoir de la même façon que le reste de la population. Pour eux, cette recherche ne peut se faire que d’une seule manière moralement acceptable, et c’est cela qui fait leur lutte ; imposer cette morale à tous.

222. (en) Les « gauchistes », surtout les sur-socialisés, sont des fanatiques [True Believers] dans le sens qu’en donne Eric Hoffer dans son livre : « Les Fanatiques ». Mais tous les fanatiques n’ont pas le même type psychologique que les « gauchistes ». Un fanatique nazi a probablement un profil mental très différent de celui d’un « gauchiste ». Du fait de leur dévouement aveugle à une cause, les fanatiques sont un élément important, sinon nécessaire, de tout mouvement révolutionnaire. Ceci pose un problème auquel nous avouons ne pas avoir trouvé de solution. Nous ne sommes pas surs de savoir canaliser l’énergie des fanatiques lors d’une révolution contre la technologie. Tout ce que nous pouvons dire, à priori, c’est qu’un fanatique n’est pas une recrue sure pour cette révolution, à moins que son désir ne soit QUE la destruction de la technologie. S’il est engagé dans la poursuite d’autres buts, il pourra utiliser la technologie comme un outil pour parvenir à ces (autres) fins (voir paragraphes 220,221).

223. (en) Certains lecteurs se disent : « Tout ceci n’est qu’un tissu d’âneries. Je connais John et Jane qui sont « gauchistes » et ils n’ont absolument pas de tendances totalitaires. » Il est vrai que beaucoup de « gauchistes », si ce n’est la majorité, sont des gens honnêtes qui croient sincèrement à la tolérance (jusqu’à un certain point), et ne voudraient pas user de moyens coercitifs pour faire advenir leurs buts sociaux. Nos remarques sur le « gauchisme » ne s’applique en fait pas à chaque individu concerné, mais décrivent les caractères généraux du « gauchisme » comme mouvement. Et « l’idéologie » d’un mouvement n’est pas déterminée par les proportions statistiques des croyances des individus au sein de ce mouvement.

224. (en) Les gens qui atteignent des positions de pouvoir dans les mouvements « gauchistes » sont les plus avides de pouvoir (ce qui est normal puisqu’il s’agit de satisfaire leur appétit de pouvoir). Une fois que ces derniers ont pris les rênes du mouvement, beaucoup de « gauchistes » plus modérés désapprouvent en leur fort intérieur les décisions des leaders, mais sont incapables de s’y opposer. Ils ont BESOIN de leur foi dans le mouvement, et ainsi, ne peuvent retirer aux leaders la foi qu’ils leurs ont confiée. Il est vrai que QUELQUES « gauchistes » ont le courage de s’opposer aux tendances totalitaires qui émergent, mais ils perdent généralement, car leurs adversaires sont plus organisés, plus impitoyables et machiavéliques et ont pris soin de se constituer de solides fondations.

225. (en) Ces phénomènes sont apparus clairement en URSS et dans les autres pays « conquis » par les « gauchistes ». De la même façon, avant l’effondrement du communisme en URSS, peu de « gauchistes » ont critiqué ce pays à l’Ouest. Le cas échéant, ils admettaient que tout n’allait pas pour le mieux en URSS, mais trouvaient des excuses aux communistes, et finissaient par parler des tares de l’Occident. Ils ont toujours excusé les agressions communistes par les actions militaires occidentales. Les « gauchistes » du monde entier ont protesté contre l’intervention américaine au Vietnam, mais personne n’a rien dit lors de l’invasion de l’Afghanistan. Ce n’est pas qu’ils approuvaient les actions soviétiques ; mais du fait de leur foi « gauchiste », ils ne pouvaient s ’opposer formellement au communisme. Actuellement, dans nos universités où le political correctness est devenu dominant, il y a probablement beaucoup de « gauchistes » qui désapprouvent en leur fort intérieur la disparition de la liberté de pensée, mais ils ne se révolteront pas contre cet état de fait.

226. (en) Ainsi, le fait que la plupart des « gauchistes » pris individuellement sont modérés et plutôt tolérants, n’empêche pas que le « gauchisme » en tant que mouvement, soit de nature totalitaire.

227. (en) Notre discussion sur le « gauchisme » présente une sérieuse faiblesse. Ce que nous entendons par le mot « gauchiste » [entre guillemets dans le texte] est loin d’être clair. Il ne semble pas que nous puissions y faire grand chose. Le « gauchisme » actuellement est fragmenté en une multitude de mouvement. De surcroît, tous les mouvements activistes ne sont pas « gauchistes », et certains d’entre eux (par exemple, les écologistes radicaux) semblent contenir un mélange de « gauchistes » et de non « gauchistes » qui auraient mieux à faire que de collaborer avec des « gauchistes ». Certains types de « gauchistes » évoluent graduellement en non « gauchistes », et nous sommes parfois nous-mêmes incapables de dire si un certain individu est « gauchiste » ou non. Jusqu’à une définition meilleure, nous retiendrons celle qui a été élaborée tout au long de ce document, et nous ne pouvons que laisser le lecteur décider de ce qu’est un « gauchiste ».

228. (en) Mais il sera utile de faire une liste de quelques critères pour diagnostiquer le « gauchisme ». Ces critères ne peuvent pas être appliqués tels quels. Certaines personnes peuvent présenter certains de ces symptômes sans être « gauchistes » et vice-versa. De nouveau, il faut que vous en passiez par votre jugement personnel.

229. (en) Le « gauchiste » est attiré par le collectivisme sur une large échelle. Il insiste sur le devoir qu’a l’individu de servir la société et le devoir qu’a la société de prendre soin de l’individu. Il se méfie de l’individualisme. Il prend souvent un ton moralisateur. Il a tendance à être pour le contrôle des armes, pour l’éducation sexuelle et pour toutes les autres méthodes d’épanouissement psychologique, pour la planification, pour le multiculturalisme, pour l’affirmative action. Il s’identifie aux victimes. Il s’oppose à la compétition et à la violence, mais trouvent souvent des excuses pour les « gauchistes » qui en usent. Il adore utiliser les phrases-clichés de la gauche comme « racisme », « sexisme », « homophobie », « capitalisme », « impérialisme », « néocolonialisme », « génocide », « changement social », « justice sociale », « responsabilité sociale », etc. Peut-être ce qui peut le mieux caractériser le « gauchiste » est sa tendance à sympathiser avec les mouvements suivants : le féminisme, le mouvement gay, le droit des minorités, des handicapés, des animaux, et la political correctness. Quiconque est en accord avec TOUS ces mouvements est presque à coup sur un « gauchiste » [36] .

230. (en) Les « gauchistes » les plus dangereux, c.à.d ceux qui sont les plus avides de pouvoir, se caractérisent souvent par l’arrogance et une approche dogmatique de l’idéologie. Toutefois, les plus dangereux de tous, sont certains sur-socialisés qui évitent les manifestations d’agressivité et de montrer leurs orientations, mais qui œuvrent tranquillement et sans bruit à promouvoir des valeurs collectivistes, des techniques d’épanouissement psychologique pour socialiser les enfants, accentuer la dépendance de l’individu vis a vis du système, et ainsi de suite. Ces « crytpo-gauchistes » (ainsi que nous les nommerons) sont proches du bourgeois du point de vue de l’action pratique, mais en diffèrent beaucoup du point de vue psychologique et idéologique. Le bourgeois essaie de faire en sorte que les gens restent sous le contrôle du système pour préserver son train de vie ou simplement par pur conformisme. le « crypto-gauchiste » essaie de faire de même parce que c’est un fanatique [True Believer] d’une idéologie collectiviste. Le « crypto-gauchiste » se différencie du « gauchiste » sur-socialisé moyen par sa tendance à la rébellion plus faible et sa meilleure intégration sociale. Il se différencie du bourgeois moyen parce qu’en lui, il y a quelque faille profonde qui l’oblige à se dévouer corps et âme à une cause et à s’immerger dans une collectivité. Et peut-être, cette recherche de pouvoir (très sublimé) est-elle plus forte que celle du bourgeois moyen.

NOTE FINALE

231. (en) Tout au long de ce document, nous avons fait des affirmations imprécises et d’autres qui nécessiteraient de plus amples développements. D’autres enfin peuvent s’avérer carrément fausses. Le manque d’informations suffisantes, et le souci de brièveté nous ont empêché de remédier à cet état de fait. Et, évidemment, dans une discussion de cette sorte, il a été fait appel à des données intuitives, qui peuvent être inexactes. En vertu de quoi, nous signalons que ce document décrit une approximation grossière plutôt que la vérité.

232. (en) De la même façon, nous sommes raisonnablement certains que le tableau que nous avons ébauché est globalement correct. Nous avons fait le portrait du « gauchisme » contemporain comme un phénomène lié à notre époque et à la dissolution du processus de pouvoir. Mais peut-être nous sommes nous trompés. Les gens sur-socialisés qui essaient de satisfaire leur besoin de pouvoir en imposant leurs vues aux autres existent certainement depuis un certain temps. Mais nous PENSONS que le rôle décisif joué par le sentiment d’infériorité, la faible estime de soi, le manque de pouvoir, l’identification aux victimes par des gens qui n’en sont pas, est particulier au « gauchisme » moderne. L’identification aux victimes peut-être perçue dans la gauche du 19e siècle et le christianisme primitif, mais pour autant que nous le sachions, les sentiments de dévalorisation, etc., n’étaient pas aussi flagrants dans ces mouvements, ou dans n’importe quel mouvement, qu’ils ne le sont dans le « gauchisme » moderne. Mais nous ne sommes pas en position d’affirmer que de tels mouvements n’ont pas existé dans le passé. C’est une importante question sur laquelle les historiens devraient se pencher.


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