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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 07:08

 

 

 

 

RYAD- Le grand mufti d'Arabie saoudite, cheikh Abdel Aziz al-Cheikh, a condamné les soulèvements dans les pays arabes, les qualifiant "d'actes chaotiques" menés par des "ennemis de l'islam", visant à "diviser" le monde musulman, selon des propos rapportés samedi par la presse locale.

Le grand mufti d'Arabie saoudite condamne les révoltes dans les pays arabes

"Ces actes chaotiques viennent des ennemis de l'islam et de ceux qui les servent", a affirmé le grand mufti, connu pour sa proximité avec la monarchie saoudienne, cité par le quotidien Asharq al-Awsat. 

"Inciter à la révolte (...) vise à frapper la nation (musulmane) dans son coeur et à la diviser", a-t-il ajouté, lors des prières du vendredi à Ryad. 

Les soulèvements en Egypte et Tunisie "frappent" les économies des nations musulmanes "dans un complot visant à les transformer en pays arriérés", a encore affirmé le grand mufti. 

Le roi Abdallah d'Arabie saoudite a téléphoné le 29 janvier au président égyptien Hosni Moubarak pour lui exprimer sa solidarité et dénoncer "les atteintes à la sécurité et la stabilité" en Egypte. 

L'Egypte connaît depuis le 25 janvier un mouvement de contestation sans précédent contre le président Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans. 

Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a, lui, fui son pays le 14 janvier sous la pression de la rue et s'est réfugié en Arabie saoudite. 

Ennaharonline

 


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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 07:04

 

 

Parmi les milliers de détenus qui se sont évadés des prisons égyptiennes, un chef militaire du Hamas a rejoint la bande de Gaza.

 

 

Un chef militaire du Hamas, évadé de prison en Egypte à la faveur de la révolte dans ce pays, a regagné samedi soir la bande de Gaza, selon le mouvement islamiste qui contrôle le territoire. Il était détenu depuis plus de trois ans en Egypte, selon cette source.

Ayman Noufel, ancien chef de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzeddine al-Qassam, pour le secteur central de la bande de Gaza, a été accueilli par une centaine de proches et d'amis dans le camp de réfugiés de Nouseirat. Il a indiqué avoir emprunté un tunnel de contrebande pour passer de l'Egypte à la bande de Gaza, le terminal de Rafah étant fermé.

Le 31 janvier six Palestiniens, dont plusieurs membres du Hamas, évadés d'une prison près du Caire à la faveur des troubles, étaient arrivés dans la bande de Gaza, selon le coordinateur des familles de détenus en Egypte. Le régime égyptien et le Hamas, issu des Frères musulmans, le principal mouvement d'opposition égyptien, entretiennent des relations tendues.

Le Caire impute au Hamas l'échec de ses efforts de réconciliation avec l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, et l'a accusé à mots couverts d'être à l'origine de tirs de roquettes vers Israël depuis le territoire égyptien en août.

 

 


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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 07:00

Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a souhaité jeudi que la Suisse agisse contre l'ex-président américain George W. Bush.

Les armes commencent à s’aiguiser et les voix à s’élever pour être peut-être enfin entendues. Vendredi, le collectif «pour le respect des conventions de Genève, contre l’impunité des criminels de guerre» a révélé sa tactique pour contrer la venue de George W. Bush, prévue le 12 février prochain à Genève. «Le principal criminel de guerre du 21e siècle qui a mis le feu au Moyen-Orient et qui a inventé Guantanamo va parler dans le cadre d’une soirée de gala pour récolter des fonds destinés à Israël, un état qui viole systématiquement les conventions de Genève et le droit international», lâche Paolo Gilardi, le responsable de la gauche anticapitaliste.

Le collectif a donc adressé une plainte à la Confédération, ainsi qu’au procureur général genevois Daniel Zappelli pour que George W. Bush soit interpellé dès son arrivée sur le sol helvétique.

Les citoyens appelés à déposer plainte

Depuis le 1er janvier 2011, l’entrée en vigueur de l’art. 264B du code pénal suisse permet en effet de lever l’immunité des criminels de guerre et d’entreprendre des actions en justice contre eux.

«Nous encourageons tous les citoyens à déposer également plainte», a renchérit Paolo Gilardi. Des formulaires juridiques sont ainsi mis à disposition des personnes qui désirent emboîter le pas du comité. Le représentant des associations irakiennes en Suisse va déposer plainte dans le courant de la semaine prochaine. Des familles irako-suisses feront de même.

Interpellation de Micheline Calmy-Rey

Lundi, une lettre signée du collectif va demander à la présidente de la Confédération de prendre position sur le sujet. Les membres des associations y rappellent toutes les exactions commises sous l’égide de George W. Bush et qui contreviennent aux 
Conventions de Genève, dont la Suisse est garante. Le comité demande, entre autres, «à ce que la présence de l’ancien président des États-Unis ne soit cautionnée d’aucune manière que ce soit par notre gouvernement, ce qui implique au minimum d’exclure tout contact diplomatique avec lui et de refuser de lui assurer une protection policière engageant les deniers publics».

Prise de position du Conseil administratif

Les membres du collectif invitent également la Ville à prendre position contre la venue de George W. Bush. «Le Conseil administratif ne peut pas accepter de voir celui qui a violé les Conventions de Genève souiller le lieu où elles sont nées». Et de rappeler que la mairie a célébré l’année dernière les 60 ans de la charte genevoise.

La manifestation

Après discussions avec la police, le rassemblement, qui se veut pacifique, se tiendra à 14h30 devant la poste du Mont-Blanc en ce 12 février. Musique et discours sont au programme. Les manifestants sont invités à venir avec une vieille chaussure à la main. Une poupée en papier à l’effigie de l’ex-président US ramassera les savates sur la tête en fin de défilé. Celui-ci devrait aboutir à l’hôtel Président Wilson où se tiendra le gala dans la soirée. « Enfin si tout se passe bien», souligne un membre du comité. Un service d’ordre encadrera le cortège en plus des forces de l’ordre qui seront certainement dépêchées en nombre. 

 

 

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 06:53

 

L'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) a souhaité jeudi que la Suisse agisse contre l'ex-président américain George W. Bush.

La visite privée de George W. Bush à Genève, annoncée pour le 12 février, n'en finit pas de faire des vagues. Dans une lettre, l'OMCT en appelle à la conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey.

Pour Eric Sottas, secrétaire général de l'OMCT, «il ne saurait y avoir le moindre doute quant à l'obligation pour la Suisse d'ouvrir une enquête pour torture contre toute personne se trouvant sur le territoire national et qui aurait autorisé, participé ou se serait fait complice, sous qu'elle que forme que ce soit, d'actes constitutifs d'un tel crime».

Aucune loi spécifique ne peut être invoquée à ce propos concernant une exception en faveur d'anciens chefs d'Etat, a souligné le responsable.

La lettre a été envoyée mardi à la cheffe du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), avec copies à la cheffe du Département fédéral de la Justice Simonetta Sommaruga, au procureur général du canton de Genève Daniel Zappelli et au procureur général de la Confédération Erwin Beyeler.

 

Ensemble de preuves

Le texte rappelle «qu'il existe un ensemble convaincant de preuves d'une politique de recours à la torture et aux mauvais traitements sous l'administration Bush. Ces politiques sont solidement documentées et - dans une large mesure - ont fait l'objet d'une diffusion publique, y compris par l'administration Bush elle- même, reconnaissant avoir autorisé des techniques d'interrogatoires constituant des actes de torture».

«Ce cas ne vise pas spécifiquement un ancien président américain», a ajouté Eric Sottas, «mais tend à faire respecter les règles régissant l'Etat de droit».

La torture est un crime sanctionné par le droit international quel que soit l'auteur qui s'en rende coupable et pour l'OMCT, la loi ne doit pas faire de distinction entre les auteurs de ce crime, ni en fonction de leur statut, ni en raison de leur origine.

storybild

Selon l'OMCT, les Etats-Unis n'ont adopté aucune mesure pour assumer leurs responsabilités, les obligeant à ouvrir des enquêtes exhaustives et indépendantes en vue d'amener les responsables d'actes de torture, de disparitions forcées et d'autres crimes de droit international devant la justice. Pas plus qu'ils n'ont entrepris de réparer et de compenser les victimes pour les dédommager, quand bien même ces violations étaient solidement documentées.

Aussi en Suisse

En Suisse aussi, la venue de Georges W. Bush a donné lieu à quelques interventions dans ce sens, en particulier de la part de l'UDC et de l'extrême gauche. Le premier à mettre le feu aux poudres fut le conseiller national Dominique Baettig.

Dans une lettre au Conseil fédéral il y a une quinzaine de jours, l'UDC jurassien réclame l'arrestation de l'ex-président américain pour crimes de guerre et contre l'humanité. M. Baettig a dit ne pas se faire d'illusions quant au succès de sa démarche. Il est cependant curieux de lire la réponse du gouvernement.

Dans la foulée, l'UDC et l'extrême gauche genevoises attendent aussi une réaction des autorités suisses face à la venue de M.Bush. Un collectif d'extrême gauche genevois a même annoncé cette semaine au téléjournal de la TSR qu'il porterait plainte contre le Ministère public de la Confédération (MPC) auprès du Tribunal fédéral si le MPC n'intervenait pas.

 

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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 06:30
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6 février 2011 7 06 /02 /février /2011 06:10

Pourquoi les animaux meurent-ils en masse dans le monde ?

 

 

 


 

 

 

 

 

 

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 22:43
Un supervolcan menace d'effacer les deux tiers des USA

 

© epa

Ce supervolcan, qui gît sous le Parc National de Yellowstone, inquiète les scientifiques: en effet, le volcan s'élève de plus en plus et son rythme semble s'accélérer.

Dans le pire scénario, selon le Daily Mail, la lave serait recrachée tellement haut qu'un nuage toxique s'étendrait sur des milliers de kilomètres, recouvrant deux-tiers des Etats-Unis et rendrait ces régions inhabitables.

Une éruption qui serait des milliers de fois plus importante que celle du mont St. Helens en 1980, qui causa la mort de 57 personnes, détruisit 250 maisons, 47 ponts, 24 kilomètres de voies ferrées, 300 kilomètres de routes et plus de 500 km2 de forêt. 

A côté du volcan de Yellowstone, l'Eyjafjallajökull - le volcan islandais ayant perturbé les transports aériens en avril 2010 - se ferait passer pour un événement mineur. Les conséquences du réveil de ce super volcan seraient bien plus catastrophiques. 

25 centimètres en quelques mois
La dernière grande éruption du volcan, d'apparence calme, remonte à plus de 640.000 ans. Depuis sa dernière grosse éruption, le volcan a eu environ une trentaine de petites éruptions. La dernière a eu lieu il y a 70.000 ans. Au début de 2004, les scientifiques ont remarqué que le sol au dessus de la caldeira s'élève d'environ 7 centimètres chaque année. 

Entre 2007 et 2010, le volcan semble être resté au point mort, mais depuis le volcan a repris de la vigueur puisque le sol autour du volcan s'est élevé d'environ 25 centimètres. "C'est une observation extraordinaire, d'autant plus sur une surface aussi grande", a déclaré Bob Smith, professeur de géologie à l'Université de l'Utah.

Pas de panique pour le moment
Les scientifiques pensent que le réservoir magmatique se situe entre sept et dix kilomètres sous la surface. "Pour l'instant il n'y a pas de quoi paniquer. Au début, nous étions inquiets et nous pensions que le super volcan avait engagé son processus d'explosion, mais une fois que nous avons vu que le magma était à une profondeur de dix kilomètres, nous étions un peu soulagés. Ça Ça aurait été très différent si le magma avait été à 2 ou 3 km sous la surface de la terre", a déclaré Bob Smith, qui a récemment mené une étude dans le supervolcan. 

"C'est au coeur du volcan que nous trouvons les informations les plus précieuses sur ce qui se passe dans les canalisations souterraines du volcan. Elles peuvent nous aider à prédire le moment où la prochaine éruption volcanique de Yellowstone se produira".

En 2007, Discovery Channel avait diffusé le film Super Volcano: Real Time Apocalypse 

expliquant les conséquences désastreuses pour le monde entier de cette éruption. Des millions de personnes se retrouveraient sans abri, les émanations toxiques pollueraient les cultures et les sources d'eau. En attendant... si éruption il doit y avoir, éruption il y aura!

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 22:39

De nombreux Etats européens doivent affronter de sérieuses difficultés finan­cières et s’efforcent d’éviter la banqueroute par de sévères mesures d’économies. On économise partout. S’il y a toujours moins d’argent à disposition pour les administrations, il faut bien trouver des solutions pour réduire les dépenses et faire des économies. Il y a cependant le risque que les pays européens concernés cherchent à privatiser, sans trop réfléchir, des parts de leur administration, ce qui est une aubaine pour les firmes à l’affût de gains: p. ex. pour la fondation Bertels­mann.

Une filiale de Bertelsmann, Arvato, se vante d’avoir repris dans une commune anglaise certaines tâches et d’en avoir personnellement tiré un bénéfice de 25 millions d’euros. Dans ce type de conception, on prive des pans entiers de l’administration du contrôle démocratique, pour les remettre à une entreprise privée, par exemple la perception des impôts. On prétend être plus performant, alors qu’en vérité il s’agit surtout d’un maximum de profit pour le clan Bertelsmann. L’Etat se débarrasse ainsi d’une bonne part de ses tâches, en les remettant en mains privées, croyant ainsi faire des économies. Cependant, ce qui est perdu de cette manière ne se rattrape que très difficilement.

 

On trouve des situations équivalentes en Allemagne, avec des conséquences désastreuses pour les communes concernées. En Suisse aussi, on trouve déjà des imbrications avec la fondation Bertelsmann. Il est impérieux d’avoir l’œil ouvert, afin d’éviter que des communes du pays ne tombent dans les griffes de Bertelsmann

 

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Thomas Schuler démontre dans son livre «Bertelsmann Republik Deutschland» comment une fondation, qui devrait être d’utilité publique, se développe en une entreprise de l’économie privée, au détriment de la communauté. L’auteur, qui a poursuivi des recherches approfondies et les présente d’un ton sérieux, dévoile les combines de l’empire Bertelsmann.

Ci-dessous, vous trouverez d’abord un résumé de l’auteur lui-même donnant un excellent aperçu de son livre en entier. Dans notre édition de la semaine prochaine nous publierons un chapitre entier de cet ouvrage dans lequel l’attention est attirée sur les grands dangers qui découlent des conceptions et de la manière d’agir de Bertelsmann, soit de déposer en mains privées des pans entiers de l’administration. Il va de soi qu’il est recommandé de lire le livre en entier.

Bertelsmann Republik Deutschland

Par Thomas Schuler

On peut classer en deux catégories les his­toires concernant les fondations. Selon les uns, les fondateurs de fondations d’intérêt public sont des héros de la société civile, qui font don de leur fortune. Pour d’autres, il s’agit de fraudeurs du fisc, l’argent dû étant caché en Suisse ou au Lichtenstein à l’aide de fondations familiales à intérêt personnel. Mais de quelle manière une fondation d’intérêt public peut-elle servir des intérêts privés ?

J’ai étudié cette question sur la base de la fondation Bertelsmann, une entreprise importante et de grande influence, comprenant 330 collaborateurs et un budget annuel de 65 millions d’euros. On pourrait la caractériser comme étant une université privée, ayant ses entrées dans les élites politiques et sociales. En tant que fondation opérante, elle ne promeut pas de projets, elle ne poursuit que ses propres projets (750 depuis 1977). Le fondateur d’après-guerre de Bertelsmann, Reinhard Mohn, mourut le 3 octobre 2009. Pour lui, l’œuvre de sa vie ne fut pas son entreprise (comprenant RTL, Arvato, Gruner+Jahr, Random House), mais sa fondation. Grâce à elle, il espérait reporter sur l’Etat et la société les succès de son entreprise. Tout devait être mesurable, afin de favoriser la concurrence. Ce qui avait fait le succès de Bertelsmann devait être appliqué à tout le pays. Son but était une «République allemande Bertelsmann». Mohn n’a lui-même jamais utilisé ce terme, mais il rend le sens de ses réflexions.

La fondation Bertelsmann est un centre du pouvoir, permettant à la famille Mohn (qui possède encore 23% de la Bertelsmann SA, et contrôle toujours la fondation) de se rapprocher de la politique, d’y prendre de l’influence et d’entretenir son entreprise. La fondation a même pu influencer la politique dans son propre domaine, en organisant un grand nombre d’activités diverses, notamment des forums et la publication de textes concernant la nature des fondations. Finalement, le gouvernement rouge-vert [celui de Schröder et consorts, ndt.] ne concrétisa que des propositions ne causant pas de tort à la fondation. La fondation est essentiellement, pour la famille Mohn, un instrument de financement et de direction, lui permettant de maintenir et de réinvestir les bénéfices de l’entreprise. Alors même que la fondation possède presque le 80% de l’entreprise, elle ne reçoit qu’un dividende correspondant à une participation minoritaire. La fondation n’a pratiquement rien reçu des sept milliards d’euros provenant de la vente des parts AOL.

Les fondations n’ont pas de légitimité démocratique. Personne ne les élit. Et personne ne peut les destituer. Elles ne doivent répondre à personne. Cela cause quelque difficulté à une fondation qui souhaite prendre de l’influence en politique. C’est pourquoi la fondation Bertelsmann travaille si volontiers avec le président de la République fédérale allemande. Elle offre de l’argent pour des projets et lui doit lui procurer une légitimation allant au-delà des partis.

Afin de démontrer la façon dont la fondation acquiert de l’influence à Berlin, j’ai cherché des projets qui permettent d’expliquer et de prouver de manière exemplaire son entrée dans les sphères politiques. Une recherche scientifique concernant le président de la République fédérale Roman Herzog en est un exemple. L’auteur Michael Jochum avait eu pendant quatre ans ses entrées auprès des collaborateurs de Herzog et avait pu participer à tous ses rendez-vous. Il discutait régulièrement les plans du président avec celui-ci. Finalement, il prétendit même avoir suggéré le mot-clé «Ruck» utilisé par Herzog dans son célèbre discours qui provoqua le changement à Berlin et les réformes du gouvernement rose-vert. Un entretien avec Wilhelm Staudacher, l’ancien secrétaire d’Etat de Herzog, démontre à quel point le collaborateur de la fondation Bertelsmann était intégré dans l’entourage du président. Selon Staudacher: «Jochum participait à tout.» Toutefois, Jochum n’a jamais publié la biographie prévue de Herzog. Son projet a donc échoué, mais la fondation Bertelsmann a néanmoins profité de ses entrées. Cette publication ratée ne fut pas la seule entrée; à maintes reprises, on invita Herzog, tant d’ailleurs ses prédécesseurs que ses successeurs, à Gütersloh [siège de la Bertelsmann SA et de la fondation, ndt.], afin de faire confirmer dans leurs discours le caractère d’utilité publique de la fondation.

Contrairement à ce qu’on prétend, la fondation n’agit pas en toute indépendance, mais en accord avec les patrons de l’entreprise et de la famille. En 1999, j’avais, en tant que reporter de la «Berliner Zeitung», entrepris des recherches pour démontrer que la fondation, lors de la réforme de l’instance de surveillance de la radiodiffusion il y a dix ans, n’agissait indépendamment qu’en surface, mais qu’en fait elle suivait les intérêts de la filiale RTL et de l’entreprise Bertelsmann, et lors de la réunion décisive à Gütersloh j’avais pu rassembler des impressions et des écrits importants. Une directive écrite de Mark Wössner, alors président du conseil de la fondation et président du conseil de surveillance de l’entreprise, est un document important qui démontre les conflits d’intérêts. Il écrivait à certains collaborateurs de la fondation que cette dernière devait se coordonner avec l’entreprise afin de rassembler des arguments «en notre faveur», c’est-à-dire en faveur de la radiodiffusion privée. On m’a fourni ce document qu’après la clôture rédactionnelle du livre, mais je l’ai utilisé pour un article paru dans le «Spiegel».

La réforme de la radiodiffusion est du passé. Mais y a-t-il d’autres projets actuels de la fondation avec des conflits d’intérêts? Par exemple lorsqu’on s’adresse aux hommes politiques pour exprimer ses souhaits et ses attentes? C’est ainsi que l’entreprise et la fondation invitèrent en 2004 la nouvelle Commission européenne pour insister sur le fait qu’on était fort intéressé par l’extension de l’UE pour s’ouvrir de nouveaux marchés. La fondation organisa de nombreuses réunions en faveur de l’élargissement de l’UE et milita pour l’adhésion de la Croatie. Liz Mohn se rendit à Zagreb pour y rencontrer le Premier ministre croate. Bertelsmann invita le Premier ministre à Gütersloh et à Berlin. La même année, la filiale RTL obtint une licence de télévision étatique pour la Croatie. Etait-ce un hasard?

La délocalisation de travaux administratifs est tout aussi problématique. La fondation donna le conseil et l’entreprise en fit une grosse affaire. Le projet pilote en Alle­magne est intitulé «Würzburg integriert», c’est lui qui doit permettre à Arvato d’ouvrir de nouveaux marchés. Le fait de se mêler de la réforme des fondations représente en fin de compte aussi un danger. On en parlera plus tard.

Je décris l’influence en politique en prenant comme exemple la réforme du marché du travail, portant le nom de Hartz IV. La fondation prépara le terrain à l’aide d’un rapport pour le Bündnis für Arbeit [Alliance pour le travail] et, sur mandat de la chancellerie d’Etat, elle organisa et participa aux travaux de la Commission Hartz. Un exposé critique de Helga Spindler, spécialiste en droit du travail, est considéré comme correct par les collaborateurs de la fondation Bertelsmann, lors de discussions à huis-clos. Sur demande, un membre de la commission Hartz, professeur de politique et expert en questions de marché du travail, Günther Schmid, décrit les prises d’influence de la fondation sur les réformes. Il raconte aussi que la fondation a organisé des voyages à l’étranger dans les lieux qui se prêtaient favorablement comme modèles pour les réformes. Les membres de la commission furent impressionnés, selon le souvenir de Schmid. Quand je le confronte aux contradictions du rapport sur le marché du travail de la fondation avec ses propres études, il accepte de s’entretenir sur les défauts et les imprécisions dans les comparaisons de la fondation entre les pays.

Konrad Schily, le fondateur et président pendant de nombreuses années de la première université privée de Witten/Herdecke, s’entretint avec moi de la promotion de Brigitte Mohn en 1993 – une question délicate. Brigitte Mohn n’avait étudié aucune des branches proposées à Witten. Elle ne put obtenir son doctorat que grâce au fait que, sous la direction de Reinhard Mohn, président du directoire, le droit à ce grade avait été étendu au Studium fundamentale (une sorte d’étude de base). Schily raconte que Reinhard Mohn s’informait avec impatience pour savoir pourquoi la promotion de sa fille durait pareillement – cela alors même qu’elle n’y a travaillé au total qu’un an. Un porte-parole de l’université confirme que Brigitte Mohn fut la première étudiante à bénéficier d’une telle promotion suite au Studium fundamentale. En 2003, la fondation avait fait savoir que Mohn avait soutenu l’université au cours des années avec 35,1 millions d’euros. Ce qui pose questions, c’est le fait que le mentor et expert de la promotion de sa fille fut mis au bénéfice d’un contrat de conseiller, quelques mois plus tard. Il fournit encore un projet de plusieurs années au deuxième expert. Ni l’université ni la fondation ne sont prêtes à confirmer ce contrat de conseiller. Il n’y eut de confirmation qu’après que la question fût posée sur mandat du «Spiegel».

Selon ses dires, Antje Vollmer, politicienne des Verts, voulut corriger les erreurs et les anomalies, apparaissant par exemple dans le peu de dividendes versés, en entreprenant une réforme du droit des fondations. Elle voulait contraindre les grandes fondations, telles Bertelsmann et Bosch, à verser plus d’argent. Elle avait espéré rencontrer quelque compréhension et soutien de la part des fondations – en vain. La fondation Bertelsmann s’engagea à fond dans ce débat sur la réforme, mais n’accorda aucune attention au projet de Vollmer, pas même une critique. En revanche, elle mit en avant d’autres aspects. Ce fut, une fois de plus, une confusion des intérêts publics et privés. J’en déduis que la fondation avait trop gagné en pouvoir sous le gouvernement de Gerhard Schröder, ce qui empêchait ce dernier d’entreprendre les réformes nécessaires. Ce point de vue est partagé par les avocats spécialisés en fondations.

Finalement, je me suis posé la question de savoir si la fondation était capable d’entreprendre des réformes. Quelles sont ses réactions par rapport à ses propres erreurs? Quelle est sa propre efficacité, cette parole ma­gique tant utilisée pour justifier les réformes qu’elle propose à d’autres? Place-t-elle l’argent des contribuables qu’elle a à disposition de manière efficace? J’ai posé ces questions à Gerd Wixforth, ancien président de la commune de Gütersloh, qui, ayant pris sa retraite en 1999, travailla pendant cinq ans comme conseiller dans la fondation. Selon lui, l’efficacité de la fondation est un mythe, auquel il avait cru pendant des décennies, mais qui se révéla faux, vu de près. «J’ai cru pendant de nombreuses années que la fondation était remarquablement organisée; mais quelle ne fut pas ma surprise de constater un désordre tel que personne n’était au courant de rien. Le principe de délégation des pouvoirs ne fonctionne absolument pas.» Des collaborateurs le confirment lors d’évaluations internes.

La fondation est d’intérêt public et exempte d’impôts. Cela pose la question de savoir dans quelle mesure la fondation Bertelsmann répond à sa mission de bien public. Est-ce qu’une fondation qui influence la vie poli­tique – et c’est bien le cas présent – peut rester une affaire privée de la famille Mohn? Je ne le pense pas. Mais, il est vrai que la collectivité n’a rien à dire en Allemagne en ce qui concerne les fondations – au contraire des Etats-Unis. Les mécènes aiment mettre en avant qu’un homme comme Reinhard Mohn a fait cadeau à la communauté de presque toute sa fortune. Ce n’est toutefois qu’une habile formule de propagande. En vérité, les fondations n’appartiennent qu’à elles-mêmes. La question qui se pose est de savoir qui détient le contrôle. Dans le cas de la fondation Bertelsmann ce n’est pas la collectivité, mais la famille Mohn qui assure son pouvoir au travers d’un système de fondation compliqué. Le véritable pouvoir est détenu par une petite Sàrl [société à responsabilité limitée] tenue solidement en main par Liz Mohn.

En 1986, Reinhard Mohn a écrit dans son livre «Erfolg durch Partnerschaft» [Succès grâce au partenariat] que «le but essentiel» de la création de la fondation en 1977, avait été «d’éviter au financement dans sa continuité, d’être soumis à l’impôt sur les successions». La fondation devait permettre d’éviter que les héritiers se trouvent obligés de vendre une partie de l’entreprise. On estime l’économie de la famille Mohn, en ce qui concerne l’impôt sur la succession, à deux milliards d’euros. Jusqu’à présent, la fondation n’a versé dans ses projets que 900 millions d’euros. On tente de minimiser, voire d’occulter la déclaration de Mohn en ce qui concerne l’impôt sur les successions. On fait semblant de ne voir que le caractère d’intérêt public. En vérité, Mohn a déclaré en 1998 dans le manuel officiel des fondations que la fondation s’engageait «uniquement en faveur des intérêts supérieurs de la société».

Uniquement pour les intérêts supérieurs de la collectivité? La famille a modifié les statuts plus de 20 fois afin d’assurer son influence pour tous les temps et ne pas devoir composer avec la promesse d’indépendance de la fondation. Pourquoi ne serait-elle indépendante que des partis politiques (comme elle le prétend)? Pourquoi pas indépendante de l’entreprise Bertelsmann SA et de la famille possédante Mohn?

Les recherchent mènent à des exigences concrètes. Les entreprises ne devraient pas se trouver essentiellement en possession d’une fondation d’intérêt public, exempte d’impôts et menée secrètement par elle. La direction d’une fondation ne peut être identique à celle (ou au conseil de surveillance ou de contrôle) de l’entreprise à laquelle elle participe – comme c’est actuellement le cas chez Bertelsmann. Les membres du conseil d’une fondation ne peuvent pas être en même temps membres du conseil de surveillance de la fondation (comme c’est le cas actuellement de Liz Mohn). Le dividende doit être rattaché plus sérieusement au bénéfice. Finalement, la fondation doit être indépendante des héritiers du fondateur de la fondation. Chez Bertelsmann c’est le contraire.

Que va appliquer la politique dans ce cas? Arrivera-t-elle à imposer une réforme? C’est bien la question centrale du cas Bertelsmann. Est-ce que les politiciens sauront faire preuve de courage pour imposer une réforme et mener à terme le travail d’Antje Vollmer? En septembre 2010, cette dernière s’est exprimée face à la «tageszeitung», en réaction à la parution de mon livre, de la manière suivante: «La fondation exerce une grande influence sur la politique. Ce n’est pas illégal, mais le monde politique devrait en avoir conscience et ne pas faire croire que la fondation Bertelsmann n’est qu’une institution neutre, orientée vers le seul bien public.» De ce fait, le monde politique est tenu particulièrement d’entreprendre une réforme du système des fondations. Vollmer déclare: «Du fait qu’il y a actuellement un beaucoup plus grand nombre de fondations, il faut que la Fédération des fondations allemandes en débatte. Il y a 15 ans, il ne s’agissait que d’un club très exclusif, du fait qu’il n’y avait que peu de ces fondations citoyennes. Mais en outre, il est nécessaire que quelqu’un du monde politique se sente responsable et s’occupe sérieusement de cette affaire pendant un certain temps. Les moyens sont connus: il suffirait de reprendre le modèle américain des 20% et d’imposer des versements de divi­dendes minimaux pour mettre des bâtons dans les roues de Bertelsmann.» Toutefois, on en est toujours à at­tendre qu’il se passe quelque chose au niveau politique.

Lors de la parution de mon livre, Gunter Thielen, directeur de la fondation, annonça une mise en examen de droit pour s’en prendre à mon livre, mais semble-t-il sans grand succès. Du coup, la fondation s’en prit à moi et à mon livre sur son propre site Internet. Mais dans ses commentaires la fondation Bertelsmann n’entre pas en matière sur le contenu du livre. Il semble qu’elle n’a pas d’arguments pour contrer les questions soulevées. Peter Rawert, professeur de droit des fondations de Hambourg confirme mes critiques et estime dans un article de la «Frankfurter Allgemeine Zeitung» que Bertelsmann profite de lacunes dans le droit des fondations. Selon lui la construction de la fondation Bertelsmann est un «système hybride» du fait qu’elle poursuit des intérêts privés sous couvert de bien public. C’est pour lui le «vrai scandale de l’affaire Bertels­mann».

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 17:43

 

Des milliers de requins au large de la floride

 

C'est tout à fait un conte de requin. 

Pilote Steve Irwin a été étonné après avoir repéré une masse de plus de 100.000 requins nageant à seulement 100 mètres au large de plages de sable fin de la Floride. 

Le pêcheur de longue date et expert en technologie marine était en croisière 300ft au-dessus des eaux claires dans son hélicoptère, le dimanche quand il a trouvé la scène étonnante. 

 

C'est tout à fait un écran impressionnant de la nature, et une quantité étonnante de requins à se rassembler dans un seul endroit. 

Avec l'oiseau étrange et mystérieux et les décès récents de poisson, on peut s'arrêter pour se demander ce qui ont conduit cette école massive de requins ainsi que près de la côte Sud-Est de la Floride. 

A quelques centaines de mètres au large des côtes est un peu trop près pour plus de confort et même le photographe qui a pris les photos de son hélicoptère au-dessus la tête vu un certain nombre de rompre avec les écoles de requins nageant au milieu des baigneurs inconscients qui n'avaient aucune idée qu'ils étaient là. 

Bien qu'une grande partie de la nation a été frappé par dos à dos les tempêtes d'hiver, sud de la Floride a été un hiver plutôt doux avec des températures diurnes plus jusque dans les années 70 et 80 est plus faible. 

Je me demande si certains d'entre eux sont déplacés en provenance du golfe du Mexique à la recherche d'assainissement des eaux, ou si il ya l'homme quelque chose d'autre ou naturelle qui est l'origine de ces phénomènes étranges dans le règne animal et d'oiseau. 


Le spectacle de tant de nombreux prédateurs est étonnant; l'article inclut la vidéo capturée sur le téléphone du pilote d'hélicoptère. 

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 17:34

 

Affiche de Laurent Gbagbo, lors d'un meeting électoral, le 15 janvier à Treichville.

Autour de Laurent Gbagbo, un cercle restreint de fidèles. Avec Simone en clé de voûte du système. Et gare à ceux qui suggèrent à son mari de quitter le pouvoir.

« Avant, c’était le temps de l’ouverture. Maintenant, c’est le temps des durs ! » Ce proche conseiller de Laurent Gbagbo, qui préfère garder l’anonymat, a le sens de la formule. À la faveur de la crise postélectorale qui met leur avenir en péril, les faucons sont de retour. Emmenée par Simone Ehivet Gbagbo, la vielle garde, fidèle et loyale, a déjà fait ses preuves dans les moments difficiles, de l’élection mouvementée d’octobre 2000 à l’après-rébellion de septembre 2002. Aujourd’hui encore, elle s’applique à assurer la survie d’un régime chahuté sur le plan intérieur et mis au ban des nations.

Au cœur du dispositif, Simone a retrouvé le périmètre d’action qui était le sien avant l’arrivée de la coépouse nordiste, Nady Bamba. Les bons résultats qu’elle a obtenus à l’issue du premier tour de la présidentielle, dans le quartier abidjanais d’Abobo, fief traditionnel de l’opposition, ont contribué à son retour en grâce.

Travailleuse et combative, elle ne craint pas la tempête. Le gouvernement de Gilbert Aké N’Gbo, présenté comme un proche, porte sa marque. Elle a retrouvé l’oreille de son époux et siège à ses côtés lors des dîners à la résidence de Cocody ou au palais présidentiel du Plateau. Elle préside surtout une cellule de crise, appelée aussi « conseil de guerre », composée d’une vingtaine de caciques du régime. On y retrouve, chaque soir, les fidèles Alcide Djédjé (ministre des Affaires étrangères), Ahoua Don Mello (nommé à l’Équipement), Émile Guiriéoulou (à l’Intérieur), Alain Dogou (à la Défense) et Charles Blé Goudé (à la Jeunesse). Participent aussi à ces réunions Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), l’influent Paul-Antoine Bohoun Bouabré (ex-grand argentier), le pasteur Moïse Koré et Kadet Bertin, le tout-puissant conseiller à la sécurité de Laurent Gbagbo.


Simon Gbagbo lors d'un meeting en faveur de son époux, le 15 janvier à Treichville.
© Rebecca Blackwell/AP/Sipa

Le seul vrai chef

C’est ici que s’élabore la stratégie du clan Gbagbo. On y planifie aussi bien la mobilisation populaire à Abidjan que les manifestations de rue en Europe. On y a récusé Raila Odinga, le médiateur de l’Union africaine. On y a décidé les attaques dans les médias fidèles au régime (sur les ondes de la Radio Télévision ivoirienne, dans les colonnes de la presse partisane ou dans celles de Fraternité Matin) et le remplacement des officiers à la tête des unités d’intervention. C’est ici aussi que l’on a choisi d’expulser les ambassadeurs du Canada et de Grande-Bretagne en poste à Abidjan et mis sur pied un collectif d’avocats, piloté par l’ancien bâtonnier Claude Mentenon, pour apporter les preuves d’une fraude massive lors du second tour de la présidentielle dans le nord du pays. Mais rien ne se fait sans l’approbation finale de Laurent Gbagbo.

« Gbagbo a mis en place un système très intelligent, analyse un de ses conseillers. Quand une stratégie échoue, personne n’ose le lui reprocher. On préfère s’accuser mutuellement. Le poids de l’échec de l’accord de Ouagadougou est porté par Désiré Tagro, l’actuel secrétaire général de la présidence, qui l’a négocié. Les mauvais scores du premier tour ont été mis sur le dos de Nady Bamba, qui a orchestré la communication. Ainsi, c’est Gbagbo qui tient son entourage. »

De quoi balayer la thèse – largement répandue – d’un leader pris en otage par son clan. Laurent Gbagbo reste le seul et vrai chef. Tel un entraîneur de football, il procède à une rotation de ses effectifs en fonction des circonstances. Certains fidèles, comme son porte-parole, ­Gervais Coulibaly, ou l’ex-directeur de cabinet adjoint, Issa Malick Coulibaly, ont perdu de leur influence. Mais dans le jeu de Gbagbo, chacun a un rôle à tenir, et rien ne dit que ceux qui sont tombés en disgrâce ne retrouveront pas une place plus conforme à leurs ambitions.

Pour des raisons de sécurité, le président sortant ne se rend plus à Yamoussoukro, où il aimait retrouver Nady et leur fils. Interdite de séjour à la résidence présidentielle d’Abidjan, c’est à son domicile du quartier des Deux-Plateaux, ou même au QG de campagne de la Riviera, que celle-ci rencontre son mari. Elle se rend parfois au palais présidentiel, mais à condition que Simone Gbagbo n’ait pas programmé d’y venir. Car Nady n’a pas bonne presse auprès des durs du régime, et pour cause : c’est l’une des rares à avoir envisagé d’abandonner le pouvoir et à avoir essayé d’en convaincre son mari. « Elle s’en tire bien, relativise un diplomate en poste à Abidjan. La plupart de ceux qui ont conseillé au président de partir n’ont plus accès au palais. » Autrefois proche de Guillaume Soro et de ses conseillers, Nady reste un relais incontournable pour passer des messages au camp adverse.

Autre pilier du dispositif Gbagbo : Alcide Djédjé. Il est l’interlocuteur privilégié des diplomates. Il négocie régulièrement avec les émissaires de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et continue à rencontrer le patron de la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci), le Coréen Young-jin Choi.

Survie financière du régime

Sur les questions financières, Gbagbo fait encore confiance à l'ex-gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) à Dakar, Philippe-Henri Dacoury-Tabley. Officiellement, c’est Alassane Ouattara, dont la victoire a été reconnue par la communauté internationale, qui a récupéré la signature. Seuls ses représentants peuvent avoir accès aux comptes ivoiriens à la BCEAO. Mais à Abidjan, Gbagbo a positionné des hommes autour de labranche locale de la banque centrale, dont il a réquisitionné les fonctionnaires, et continuait d’y effectuer des retraits jusqu'à une période récente. Pour organiser sa survie financière (et être capable de payer militaires et fonctionnaires), il échange régulièrement avec Désiré Dallo, son ministre de l’Économie et des Finances, avec Feh Kessé, le directeur des impôts, et avec Marcel Gossio, le directeur général du Port autonome d’Abidjan. Il entretient aussi des relations personnelles avec certains banquiers de la place, particulièrement ceux des établissements publics (la Banque nationale d’investissement, Versus Bank, la Banque pour le financement de l’agriculture).

Laurent Gbagbo a soin aussi de rencontrer régulièrement les chefs de l’armée. Il consulte le général de la garde républicaine, Bruno Dogbo Blé, et le commandant de la marine, Vagba Faussignaux. Il s’entretient avec le général Guiai Bi Poin, patron du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), et avec son chef des opérations, Joachim Robé Gogo. Sans oublier le chef d’état-major des armées, Philippe Mangou, et le commandant supérieur de la gendarmerie, le général Kassaraté.

Enfin, le président sortant suit de très près la guerre de l’information à laquelle se livrent les deux camps. Une guerre de la communication où tous les coups sont permis. C’est Lia Bi Douayoua, ancien ministre des Nouvelles Technologies de l’information et de la Communication, qui coordonne les actions (information, désinformation, propagande…), en coordination avec Silvère Nebout, conseiller spécial chargé de la communication et des médias à la présidence de la République.

Mais les slogans, c’est souvent Gbagbo qui les trouve. « Je me suis trompé sur le compte de Sarkozy, c’est petit Chirac. C’est un voyou », expliquait-il récemment à ses collaborateurs. Une formule que tous ont reprise en chœur les jours suivants. Simone Gbagbo n’est pas en reste mais donne surtout dans le registre religieux. Pour elle, le président français est le « diable ». Rayonnante dans le combat, elle cherche à communiquer son optimisme, lié à une foi profonde. Elle n’en doute pas : Laurent est le Moïse de la Côte d’Ivoire et il conduira son peuple à la Terre promise. À moins que ce ne soit en enfer.

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