Sarkozie, état des lieux
Tout n'est pas rose en ce moment en Sarkozie, la magistrature à dos, une diplomatie peu inspirée, des ministres légers (au minimum), des sondages en berne; heureusement, le principe de l'émission Paroles de français exclut les journalistes, hors le pugnace Jean-Pierre Pernaut bien sûr, sans quoi Nicolas Sarkozy passait carrément une mauvaise soirée, mais avec JPP aux manettes, foin du méchant microcosme, ce sont les Français qui parlent. Les vrais, ceux qu'on ne connaît pas, comme en 2010, il y a juste un an, ceux de la vraie vie avec des vrais problèmes et qui ont autre chose à faire que de potasser des dossiers impliquant le Président ou l'action présidentielle. On peut revenir vite fait sur la première émission de 2010, avec un délégué CGT télégénique, Pierre Le Ménahès, qui connut son quart d'heure de célébrité, une agricultrice à problèmes (récupérée depuis par Ségolène Royal), tous les ingrédients d'un show réussi. Très regardée, l'émission n'influença en rien les sondages à venir. Regardée, oui. Influente, non.
Février 2011, une année de plus, un gros mouvement social à l'issue difficile, la crise qui n'en finit pas, et la tuile, l'actualité internationale sur laquelle la France a si peu pesée, que la France a si peu comprise, se rappelle au bon souvenir de Nicolas Sarkozy, les évènements se précipitent en Egypte, dans la soirée, on attend peut-être la démission de Moubarak, ou au moins une annonce forte, le président Obama s'adresse à l'Egypte et au monde, solennel, avec la stature de président de la première puissance mondiale qui est la sienne, et lui, pendant que l'histoire d'une partie du monde se joue, il doit débattre avec neuf français, inconnus, dansParoles de français, un show convenu sur la première chaîne. A la place de Julie Lescaut. Splendeurs et misères d'un président.
L'émission
Neuf Français, c'est vite dit, je compte et recompte, j'ai bien l'impression qu'ils ne sont que huit, comme annoncé par les Guignols, non, ouf, ils sont bien neuf, cinq femmes et quatre hommes, la parité positive.
C'est parti, avec Fatiha Djegaoud, 62 ans, pharmacienne à Nice. Depuis la mi-novembre dernier, elle a été victime de "quatre braquages à main armée, en un mois et demi" , Sarkozy, n'en déplaise, connaît ses dossiers, surtout celui de la sécurité, il déroule facilement, pas une opposition à son discours, un passage par l'hyper violence, constatée par Malek Boutih et niée par Ségolène Royal., tout ceci débouche naturellement sur la question judiciaire, Pernaut se fait d'une insolence rare et évoque la révolte des juges, 2 ou 3 chiffres, une phrase toute faite, et on passe l'affaire Laetitia, explications, émotions, Pernaut aquiesce, c'est beau, c'est fort, c'est TF1, c'est limite quand même.
Ensuite arrive par Lionel Dauguet, 56 ans, soudeur au chantier naval STX de Saint-Nazaire, 1600 € par mois, vivant, comme tant, sur le découvert chaque fin de mois, tout de suite Nicolas Sarkozy applique sa technique éprouvée, il pose les questions et fait les réponses, la cause de la paupérisation des ouvriers sera vite identifiée : les 35 heures, et comme il connaît la musique, le dialogue devient monologue ponctué de temps à autre par son interlocuteur.
On passa à l'agriculteur, Mickaël Poillion, poses et thèses à la Besancenot, il dénonce le modèle économique libéral " Une guerre économique, le libre marché et le libre échange n'est pas le seul moyen de développement" , réponse polie de Sarko, bof, un intermède sans grand intérêt.
Passage obligé sur la Tunisie et l'Egypte, et c'est l'aveu ! Les évènements, c'est vrai, on les avait pas vu venir. La vache, c'est fort, carrément l'aveu d'échec voire d'incompétence. Heureusement il tempère aussitôt, on les a pas vu venir, "mais comme tout le monde, y compris les habitants de ces pays" ouf, j'ai cru qu'on était nul !
Passage à vide zzzzzzzzzz
Retour de Poillion Mickaël, et c'est reparti, matière première, marché, PAC, l'Etat se retire, catastrophe, sphère publique versus sphère privée, hop, réponse du président, vouzavérézon Mr Poillion, il n'y a pas un secteur qui ait plus d'avenir que l'agriculture, et la sécurité alimentaire, j'en dors plus la nuit, et c'est vrai, j'ai une légère préférence pour les agriculteurs mais d'habitude ça se voit pas ... bon j'avoue, je fatigue, Pernaut, qui roupillait aussi, se réveille, et balance des chifres héééé oui, JPP a des chiffres, me demandez pas lesquels, tout ça est assommant, langue de bois de tous les intervenants, reste plus que 10 minutes d'émission, c'est pas dommage, on a quand même bien fait le tour. Un petit peu d'islam, les musulmans sont des islamistes croyants comme les autres, mais ils doivent respecter les lois de la république, tout le monde est crevé là, il est temps que l'émission s'arrête, on échappera pas à un passage par l'université. J'abdique.
Utilité de l'exercice
Ce qui va changer ? On en sait rien.
Y a t'il un pilote dans l'avion ? Bah bien sûr, vous rigolez ..
Je persiste, la seule émission politique qui vaille c'est la séquence d'On est pas couché avec Zemmour et Naulleau, je sais , tout le monde leur tape dessus, mais c'est plutôt bon signe, parce que que ce soit Ségolène Royal chez Durand, kivouvoulé chez Chabot ou Nicolas Sarkozy chez Pernaut, ce n'est que connivence, ennui et surtout une grande vacuité.
Après une recherche sur le net, l’information a été révélée/rappelée par le réseau sortir du nucléaire dans son communiqué du 26/04/2006.
http://www.sortirdunucleaire.org/
Biographie de Nicolas Sarkozy sur le site de L’express:
“Chargé de mission pour la lutte contre les risques chimiques et radiologiques au ministère de l´Intérieur (1987)”
http://www.lexpress.fr/info/france/dossier/sarkozy/dossier.asp?ida=433332
Recoupé avec wikipedia.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Sarkozy
Pas de mention de son rôle et de ses prérogatives à cette période.
Ce qui est certain, c’est qu’il a été introduit en politique par Pasqua en 1976.
En 1987, Pasqua était ministre de l’intérieur, ministère auquel Sarkozy était rattaché.
Il a donc certainement participé à la vaste propagande de l’état français.
Si il en est l’instigateur, je pense que c’est lui prêter beaucoup d’honneur.