Des manifestants défilaient vers l'ambassade d'Egypte aux cris de "Ali, va-t-en" et "La tunisie hier, l'Egypte aujourd'hui, le Yémen demain", en référence à la chute du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier et aux manifestations sans précédent qui secouent l'Egypte depuis mardi.

Des policiers en civil ont attaqué les manifestants. Selon la militante yéménite pour la liberté de la presse, Tawakel Karman, un membre des services de sécurité en civil a tenté de l'attaquer avec un poignard mais en a été empêché par les manifestants. "Nous continuerons jusqu'à la chute du régime d'Ali Abdallah Saleh", a assuré Mme Karman, en liberté conditionnelle depuis lundi après avoir été accusée d'incitation à la violence pour avoir manifesté contre le régime. "Nous avons le Mouvement sudiste dans le sud, les rebelles (chiites) Houtis au nord, et l'opposition parlementaire", et tous appellent à un changement politique, a-t-elle fait valoir.

Le Yémen, l'un des pays les plus pauvres du monde arabe, est secoué par une vague de violences, notamment au sud, attribuée par les autorités au Mouvement sudiste et à Al-Qaïda. Mme Karman a également appelé à une "Journée de la colère" dans tout le Yémen le jeudi 3 février.

Les manifestations anti-régime se multiplient au Yémen depuis la mi-janvier. Jeudi, des milliers de personnes ont défilé à Sanaa pour réclamer le départ du président Saleh, au pouvoir depuis 1978 et réélu en 2006 pour un mandat de 7 ans. Un projet d'amendement de la Constitution, en discussion au Parlement malgré le refus de l'opposition, pourrait ouvrir la voie à une présidence à vie pour l'actuel chef de l'Etat.