mercredi 16.03.2011, 05:10 - La Voix du Nord
Ses adversaires disent de lui que c'est un fantôme qui ne se manifeste qu'au moment des échéances électorales. ...
Dans son propre parti, certains ne sont pas plus tendres en expliquant qu'il n'est conseiller général que par accident, victorieux sur un canton historiquement de droite par la seule vertu de vagues socialistes sur lesquelles il a opportunément surfé.
Sur quel soutien Philippe Vasseur pourra-t-il donc compter pour tenter de conserver son canton ?
Certes pas sur celui de son ex-suppléante, Malika Bouazzi, qui a choisi de lui claquer la porte au nez, en s'associant de manière fracassante à Laurent Lenoir, lui-même candidat sur le canton centre !
Certes pas non plus sur l'ancien secrétaire du Parti socialiste, Charles François qui, dans un esprit de revanche, se présente contre lui avec l'espoir de l'affaiblir radicalement sur son aile gauche.
Sans doute pas non plus sur le Parti communiste conduit par un Patrick Allemand bien décidé à faire mordre la poussière à Philippe Vasseur qui, pour le second tour en 2004, n'avait d'ailleurs pas bénéficié de consigne de report de vote favorable de la part du PC.
Le soutien ne viendra pas enfin d'une homonymie avec l'ancien ministre de l'Agriculture, aujourd'hui bien moins médiatisé, bien qu'actuel président de la chambre régionale de commerce et d'industrie. « En votant pour Philippe Vasseur, les électeurs mal renseignés ont parfois cru accorder leur suffrage à un ministre » regrettait-on chez les adversaires du candidat socialiste, en 1998. Il sera inutile cette fois de spéculer sur l'influence de cette confusion dans l'élection... Isolé, abandonné ici, sévèrement critiqué là-bas, Philippe Vasseur doit-il donc craindre de perdre un canton qu'il a conquis en 1998 ? Doit-il se résoudre à fermer une parenthèse de treize ans et à rendre les clefs à un candidat jugé plus qualifié et plus reconnu ?
Rien n'est moins sûr. En 2004, Claude Demassieux, alors candidat UMP contre Philippe Vasseur, l'avait vérifié à ses dépens. L'ancien député avait été battu sans appel par le candidat socialiste, élu au second tour, avec 59,82 % des suffrages. Mais, là encore, ce scrutin n'était pas apparu comme une victoire personnelle de Philippe Vasseur, mais avait surtout été interprété comme un vote-sanction contre l'UMP... Les 20 et 27 mars, Philippe Vasseur parviendra-t-il donc à éviter la chute que lui prédisent ou que lui souhaitent ses détracteurs ? Démentira-t-il les pronostics sans nuances de ceux qui « rêvent de voir enfin tomber les masques » ? Sur le canton centre, les interrogations et les incertitudes ne manquent pas. •