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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 12:50

COMMENT CERTAINS S’ADAPTENT

77. (en) Tout le monde ne souffre pas de problèmes psychologiques dans la société techno-industrielle. Certains prétendent même qu’ils sont assez contents de la société telle qu’elle est. Nous allons maintenant voir pourquoi les réactions face à la société moderne diffèrent tellement.

78. (en) Premièrement, il y a sans nul doute des différences dans la force du désir de pouvoir. Les individus avec un faible désir de pouvoir ont des besoins quant au processus de pouvoir, ou, au moins, peu de besoin d’autonomie pour le satisfaire. Ce sont des soumis qui auraient été heureux comme noirs dans les plantations de coton du Sud (Nous ne voulons pas nous moquer des noirs des plantations. Au moins, ils n’étaient PAS contents d’être esclaves. Nous ironisons sur ceux qui SONT contents de leur servitude).

79. (en) Des gens peuvent avoir des désirs exceptionnellement forts, ce qui leur permet de satisfaire leur processus de pouvoir. Par exemple, ceux qui ont une motivation hors du commun quant au statut social peuvent passer toute leur vie à grimper le long de la hiérarchie en ne se lassant jamais de ce jeu.

80. (en) Les gens varie par leur sensibilité à la publicité et au marketing. Certains y sont si sensibles que, même s’il dépensent beaucoup d’argent, ils ne peuvent satisfaire leur constant désir pour les nouveaux jouets brillants que l’industrie du marketing fait miroiter devant leur yeux. Ils se sentent ainsi toujours pressurés financièrement, même si leurs revenus sont élevés, et leurs désirs sont frustrés.

81. (en) Certains sont peu réceptifs à la publicité et aux techniques de marketing. Ils ne sont pas intéressés par l’argent. L’accumulation de biens matériels ne sert pas leur besoin de processus de pouvoir.

82. (en) Les gens qui ont une sensibilité moyenne à ces techniques sont capables d’économiser assez d’argent pour satisfaire leurs envies de biens et de services, mais seulement au prix d’un gros effort (en faisant des heures supplémentaires, en ayant un deuxième travail, en recherchant les promotions, etc.). Ainsi les biens matériels satisfont leur besoin de processus de pouvoir. Mais cela ne signifie pas forcement que leur besoin soit pleinement satisfait. Ils peuvent avoir une autonomie insuffisante pour leur processus de pouvoir (leur travail peut ne consister qu’à suivre les ordres) et quelques uns de leurs désirs peuvent être frustrés (par ex. la sécurité). (Nous sommes conscients de la simplification à l’extrême des paragraphes 80 à 82 car nous avons considéré que le désir d’accumulation de biens matériels était entièrement généré par la publicité et le marketing. Bien sur, ce n’est pas aussi simple).

83. (en) D’autres peuvent partiellement satisfaire leur besoin de pouvoir en s’identifiant à une puissante organisation ou à un mouvement de masse. Un individu manquant de but ou de pouvoir rejoint un mouvement ou une organisation, adopte ses buts comme les siens propres, puis travaille à leur accomplissement. Quand certains de ces buts sont atteints, l’individu, même si sa contribution personnelle à été infime, se sent (par son identification avec le mouvement ou l’organisation) comme s’il avait exercé son processus de pouvoir. Ce phénomène a été exploité par les fascistes, les nazis et les communistes. Notre société l’utilise aussi, quoique de manière moins voyante. Par exemple : Manuel Noriega devenait gênant pour les USA (but : punir Noriega). Les USA envahissent le Panama (effort),et punissent Noriega (accomplissement du but). Les USA ont exercé leur processus de pouvoir et beaucoup d’Américains, par identification avec leur pays, l’ont exercé par procuration. Ce qui explique l’approbation publique presque générale à l’invasion du Panama ; elle a donné aux gens une impression de pouvoir. [15]Nous voyons le même phénomène dans les armées, les entreprises, les partis politiques, les organisations humanitaires, les mouvements idéologiques ou religieux. En particulier, les mouvements de gauche ont tendance à attirer les gens qui cherchent à satisfaire leur besoin de pouvoir. Mais dans la majorité des cas, l’identification à une grande organisation ou un mouvement de masse ne satisfait pas entièrement leur besoin de pouvoir.

84. (en) Un autre moyen pour les gens de satisfaire leur processus de pouvoir est de passer par les activités compensatrices. Comme nous l’avons expliqué dans les paragraphes 38-40, une activité compensatrice est mise en œuvre pour satisfaire un but artificiel que l’individu poursuit pour son épanouissement, mais pas pour atteindre le but lui-même. Par exemple il n’y a aucune raison valable de se forger un corps d’athlète, de pousser une petite balle dans un trou ou de collectionner les timbres. Pourtant beaucoup de gens se passionnent pour le body-building, le golf ou les collections de timbres. Certaines personnes sont plus influencés que d’autres, et accordent une importance démesurée à une activité compensatrice, simplement parce les autres leur accordent la même importance, la société les ayant convaincus de l’importance des dites activités. C’est pourquoi certaines personnes prennent très à cœur des activités futiles comme les sports, le bridge, les échecs, d’érudites études ésotériques, tandis que d’autres dont les yeux sont dessillés n’y voit que des activités compensatrices, et n’y attachent pas d’importance pour leur besoin du processus de pouvoir. Tout cela pour rappeler que le fait de gagner sa vie est aussi une activité compensatrice. Pas une activité compensatrice à l’état PUR, puisque qu’elle permet aussi de subvenir à leur besoins et (dans certains cas) pour satisfaire leur besoin de statut social, ainsi que les « suppléments » que la publicité leur fait désirer. Mais beaucoup de gens s’investissent dans leur travail, bien plus que le nécessiterait la recherche d’argent et de statut social, ce qui en fait une activité compensatrice. Cet effort exagéré, ainsi que l’investissement émotionnel qui l’accompagne, constitue un des moteurs les plus puissants qui perpétuent et perfectionnent le système, avec toutes les conséquences négatives pour la liberté individuelle (voir paragraphe 131). Tout spécialement, pour les scientifiques et les ingénieurs (au sens large), le travail a tendance a devenir essentiellement une activité compensatrice. Ce point est très important et fera l’objet d’un chapitre à part, que nous développerons plus loin (paragraphes 87-92).

85. (en) Dans cette section, nous avons expliqué comment beaucoup de gens dans la société moderne satisfont leur besoin de processus de pouvoir sur une échelle plus ou moins grande. Mais nous pensons que pour la majorité, le besoin de processus de pouvoir n’est pas entièrement satisfait. Tout d’abord, ceux qui ont une insatiable ambition sociale ou qui sont solidement « ferrés » par une activité compensatrice, ou qui s’identifient suffisamment avec un mouvement ou une organisation, sont des cas rares. Les autres ne sont pas comblés par les activités compensatrices ou l’identification à une organisation (voir paragraphes 41 , 64 ). Ensuite, un contrôle bien trop fort est imposé par le système et ses règlements explicites ou la socialisation, d’où en résulte une perte d’autonomie, ainsi que la frustration due à l’impossibilité d’atteindre certains buts et la nécessité de réfréner certaines envies.

86. (en) Mais même si la majorité des gens étaient satisfaits de la société industrielle, nous (FC) serions toujours opposés à ce type de société, parce que (parmi d’autres raisons) nous considérons qu’il est dégradant de satisfaire les besoins de chacun envers le processus de pouvoir au travers des activités compensatrices ou l’identification avec une organisation, plutôt que de poursuivre des buts authentiques.

LES MOTIVATIONS DES SCIENTIFIQUES

87. (en) La science et la technologie constituent les plus importants exemples d’activités compensatrices. Certains scientifiques prétendent qu’ils sont mus par la « curiosité », ce qui est proprement absurde. La plupart des scientifiques sont attelés à des problèmes hautement spécialisés qui ne peuvent être l’objet d’aucune curiosité naturelle. Par exemple est-ce qu’un astronome, un mathématicien ou un entomologiste éprouvent de la curiosité pour les propriétés de l’isopropyltrimethylmethane ? Bien sûr que non. Un chimiste seul peut être intéressé par cela uniquement parce que la chimie est son activité compensatrice. Un chimiste s’intéresse-t-il à la place à donner dans la classification ad hoc à une nouvelle espèce de coléoptère ? Non. Cette question relève uniquement du domaine de l’entomologiste, et il s’y intéresse seulement parce que c’est son activité compensatrice. Si le chimiste et l’entomologiste avaient à se remuer pour satisfaire leurs nécessités vitales, et si cette activité les accaparait de façon intéressante, mais non scientifique, il n’accorderait pas la moindre importance à l’isopropyltrimethylmethane ou à la classification des coléoptères. Supposons que l’absence d’argent pour suivre des études supérieures ait conduit le chimiste à devenir agent d’assurance plutôt que chimiste. Dans ce cas, il serait passionné par tout ce qui touche aux assurances, et se moquerait totalement de l’isopropyltrimethylmethane. Dans tous les cas, il n’est pas normal de dépenser tant de temps et d’efforts pour satisfaire une simple curiosité ainsi que le font les scientifiques. L’explication de la motivation des scientifiques par la « curiosité » ne tient tout simplement pas debout.

88. (en) Le « bonheur de l’humanité » n’est pas une explication plus satisfaisante. Certains travaux scientifiques n’ont aucun rapport concevable avec le bonheur de l’humanité — par exemple l’archéologie ou la linguistique comparative. D’autres domaines de la science sont potentiellement dangereux. Malgré tout, ceux qui œuvrent dans ces domaines sont aussi enthousiastes que ceux qui s’occupent de combattre les maladies ou la pollution. Considérons le cas du Dr Edward Teller qui est de toute évidence passionné par la promotion des centrales nucléaires. Est-ce que cet enthousiasme peut être réfréné par le désir du bonheur de l’humanité ? Si c’est le cas, pourquoi le Dr Teller n’est pas préoccupé par les causes « humanitaires » ? S’il était si « humain », pourquoi a-t-il participé au développement de la bombe H ? Comme pour beaucoup de réalisations scientifiques, la question reste ouverte de savoir si les centrales nucléaires sont bénéfiques pour l’humanité. Est-ce que l’électricité à moindre coût vaut les risques d’accidents et l’accumulation des déchets ? Le Dr Teller ne voit qu’un aspect de la question. Évidemment, son enthousiasme pour les centrales nucléaires ne provient pas d’un désir de faire le « bonheur de l’humanité », mais de la satisfaction personnelle qu’il a tirée de son travail et de son application pratique.

89. (en) Ceci est vrai pour les scientifiques en général. A de rares exceptions près, leur motivation n’est ni la curiosité, ni le bien de l’humanité, mais le besoin d’exercer leur processus de pouvoir : avoir un but (un problème scientifique à résoudre), fournir un effort (la recherche), et atteindre ce but (la solution du problème). La science est une activité compensatrice car les scientifiques travaillent principalement pour la satisfaction qu’il retire du travail lui-même.

90. (en) Bien sur, ce n’est pas aussi simple : d’autres motifs jouent un rôle parmi les scientifiques. L’argent et le statut social par exemple. Certains scientifiques peuvent appartenir à la race de ces gens qui ont un insatiable besoin de reconnaissance sociale (voir paragraphe 79). Et cela en fait leur principal motivation. Nul doute que la majorité des scientifiques, comme l’ensemble de la population, sont plus ou moins réceptifs à la publicité et aux techniques de marketing et ont besoin d’argent pour satisfaire leur soif de biens et de services. Ainsi la science n’est pas une activité compensatrice PURE. Mais c’en est une pour une large part.

91. (en) De plus, la science et la technologie constituent un puissant mouvement de masse et beaucoup de scientifiques satisfont leur besoin de pouvoir par l’identification à ce mouvement de masse (voir paragraphe 83).

92. (en) Ainsi la science avance en aveugle, indifférente au bonheur des hommes ou à tout autre critère, obéissant seulement aux besoins psychologiques des scientifiques et aux officiels du gouvernement qui leur accordent les subventions.

NATURE DE LA LIBERTÉ

93. (en) Nous allons maintenant démontrer que la société techno-industrielle ne peut pas être réformée de façon à l’empêcher de réduire progressivement la sphère de la liberté humaine. Mais comme « liberté » est un terme qui peut être compris de maintes manières, nous allons d’abord exposer clairement quelle sorte de liberté nous concerne.

94. (en) Par liberté, nous entendons la possibilité d’exercer le processus de pouvoir, avec des buts réels et non pas les buts artificiels des activités compensatrices, et sans interférence, manipulation ou supervision de qui que ce soit, tout spécialement d’une grande organisation. La liberté signifie être en mesure de contrôler (soit seul, soit au sein d’un PETIT groupe) sa propre vie jusqu’à sa mort ; nourriture, habillement, gîte, et défense contre tous les dangers qui peuvent advenir dans son environnement. La liberté est synonyme de pouvoir, pas le pouvoir de contrôler les autres, mais le pouvoir de contrôler toutes les circonstances de sa propre vie. Il n’y a pas de liberté si quelqu’un (et spécialement une grande organisation) exerce le pouvoir sur un autre, quand bien même ce pouvoir serait exercé avec bonté, tolérance et permissivité. Il est important de ne pas confondre pouvoir avec un surcroît de permissivité (voir paragraphe 72).

95. (en) Nous sommes censés vivre dans une société libre car nous avons un certain nombre de droits et garanties constitutionnelles. Mais cela n’est pas aussi important que cela en a l’air. Le degré de liberté individuelle qui existe dans une société est plus déterminé par sa structure économique et technologique que par ses lois et la forme de son gouvernement. [16] . La plupart des nations indiennes de Nouvelle Angleterre étaient des monarchies, et beaucoup des cités de la renaissance italiennes étaient dirigées par des dictateurs. Mais en s’intéressant de près à ces sociétés, on s’aperçoit qu’elles permettaient une plus grande liberté individuelle que la notre. Cela était du en partie au manque de moyens efficaces de faire respecter la loi : Il n’y avait pas de police moderne, bien organisée, pas de communications à longue distance, pas de caméras de surveillance, pas de dossiers sur les vies et mœurs des citoyens. Il était ainsi facile d’échapper au contrôle.

96. (en) Parmi nos droits constitutionnels, prenons l’exemple de la liberté de la presse. Nous ne voulons évidemment pas détruire ce droit ; c’est un très important outil pour limiter la concentration des pouvoirs politiques et pour dénoncer ceux qui abusent de ce pouvoir. Mais la liberté de la presse est d’un très faible intérêt pour le citoyen moyen en tant qu’individu. Les mass media sont sous la coupe de puissants trusts parfaitement intégrés au système. Quiconque a un peu d’argent peut faire imprimer quelque chose, ou le distribuer sur Internet, ou utiliser une autre technique, mais ce qu’il aura à dire sera noyé dans l’énorme volume de données généré par les média, ce qui fait que cela n’aura pratiquement aucun effet. S’imposer à la société avec des mots est presque impossible pour la plupart des individus ou des petits groupes. Prenons notre exemple (FC). Si nous n’avions pas usé de violence, et avions soumis le présent écrit à un éditeur, il n’aurait probablement pas été accepté. S’il avait été accepté et publié, il n’aurait certainement pas touché beaucoup de lecteurs, parce qu’il est plus amusant de se divertir avec ce que fournissent les média plutôt que de lire un essai un peu aride. Même si ces écrits avaient été lus par de nombreux lecteurs, la plupart d’entre eux auraient rapidement oublié ce qu’ils venaient de lire, leur esprit étant saturé par le flot de données des médias. Pour faire passer notre message au public avec une certaine chance qu’il fasse impression, nous avons du tuer des gens.

97. (en) Les droits constitutionnels sont utiles jusqu’à un certain point, mais ne peuvent servir à garantir ce que nous pourrions appeler la conception bourgeoise de la liberté. Suivant cette conception, un homme « libre » est essentiellement un élément de la machine sociale et possède un nombre limité de libertés circonscrites ; des libertés dont le but est de servir les besoins de la machine sociale plutôt que ceux de l’individu. Ainsi, le bourgeois « libre » jouit d’une liberté économique car elle favorise la croissance et le progrès ; de la liberté de la presse car la critique publique limite les malversations des hommes politiques ; il a des droits à un procès équitable car l’emprisonnement arbitraire serait préjudiciable au système. Ceci était nettement la conception de Simon Bolivar. Pour lui, le peuple ne pouvait jouir de la liberté que si elle était utilisée pour promouvoir le progrès (le progrès au sens bourgeois). D’autres penseurs bourgeois ont eu des conceptions similaires de la liberté comme moyen d’un but collectif. Chester C. Tan dans « La pensée politique chinoise au 20e siècle », explique page 202, la philosophie du leader du Kuomintang, Hu-Han Min : « Un individu bénéficie de droits parce qu’il est membre d’une société et sa vie en communauté requiert de tels droits. » Par communauté, Hu veut dire la société dans son ensemble, la nation. Et à la page 259 il établit que suivant Carsum Chang (Chang-Chaun mai, chef du parti socialiste de Chine), la liberté devait être utilisée dans l’intérêt de l’état et du peuple en même temps. Mais quelle forme de liberté a-t-on si on peut seulement faire ce que d’autres ont prescrit ? La conception de la liberté de FC n’est pas celle de Bolivar, Hu, Chang et autres théoriciens bourgeois. Le problème avec ce genre de théoriciens est que l’élaboration et la mise en application de théories sociales est leur activité compensatrice. Par conséquent, ces théories sont plus conçues pour satisfaire les besoins des théoriciens que ceux d’un quidam qui a eu la malchance de vivre dans une société où ces théories se sont imposées.

98. (en) Un autre point à souligner : ce n’est pas parce que quelqu’un estime être libre qu’il l’EST réellement. La liberté est bridée d’une part par des contraintes psychologiques inconscientes, et d’autre part, l’idée que ce font la plupart des gens de la liberté est issue des conventions sociales et non pas des besoins authentiques des individus. Par exemple, il est probable que beaucoup de « gauchistes » sur-socialisés diraient que la majorité des gens, eux y compris, ne sont pas assez sur-socialisés plutôt que l’inverse, ce qui fait que le « gauchiste » sur-socialisé paie son degré de sur-socialisation au prix fort.

QUELQUES PRINCIPES D’HISTOIRE

99. (en) L’histoire peut être pensée comme la somme de deux composantes : une partie erratique faite d’événements imprévisibles qui ne semblent soumis à aucune logique, et une autre soumise à des tendances à long terme. Nous nous occuperons ici des tendances à long terme.

100. (en) PREMIER PRINCIPE : Si une tendance à long terme est perturbée par un PETIT changement, alors le résultat de ce changement sera presque toujours faible — la tendance revenant rapidement à son état initial (Exemple : une série de réformes destinées à éradiquer la corruption politique n’a généralement que des effets à court terme ; plus ou moins rapidement, , les réformateurs se relâchent et la corruption revient au galop. Le niveau de corruption dans une société donnée a tendance à demeurer constant, ou à ne changer que progressivement avec l’évolution de la société. Normalement un « nettoyage » politique n’aura d’effets permanents que s’il est accompagné d’une réforme de fond de la société ; un PETIT changement ne peut être suffisant). SI un petit changement au sein d’un mouvement de longue durée apparaît comme étant permanent, c’est uniquement parce que le changement œuvre dans la direction générale du mouvement, ce qui fait que le mouvement n’est pas modifié, mais a seulement franchi une étape.

101. (en) Le premier principe est pratiquement une tautologie. Si une tendance n’est pas stable vis à vis de petits changements, c’est qu’elle est soumise au hasard plutôt qu’elle ne suit une ligne directrice donnée ; ce n’est donc pas une tendance de longue durée.

102. (en) SECOND PRINCIPE : Si un changement modifie de manière durable une tendance historique à long terme, cela modifiera la société dans son ensemble. En d’autres termes, une société est un système dans lequel toutes les composantes sont interdépendantes, et vous ne pouvez profondément changer une des composantes sans que tout le reste ne soit changé aussi.

103. (en) TROISIÈME PRINCIPE : Si un changement modifie de manière durable une tendance historique à long terme, alors les conséquences pour la société dans son ensemble sont imprévisibles (sauf si un certain nombre d’autres sociétés ont subi le même changement, et ont toutes eu les mêmes conséquences, auquel cas on pourra prédire de manière empirique les conséquences de ce changement sur la société qui veut l’expérimenter).

104. (en) QUATRIÈME PRINCIPE : Une nouvelle forme de société ne peut pas être conçue sur le papier. Elle ne peut être planifiée à l’avance, puis mise en place en espérant qu’elle fonctionne comme il a été prévu.

105. (en) Le troisième et quatrième principe proviennent de la complexité des sociétés humaines. Un changement dans le comportement humain affectera l’économie d’une société et son environnement ; l’économie affectera l’environnement et vice versa, et ces changements affecteront le comportement humain de façon complexe et imprévisible ; et ainsi de suite. L’enchevêtrement des causes et des effets est trop complexe pour être compris et démêlé.

106. (en) CINQUIÈME PRINCIPE : Les gens ne choisissent pas consciemment et rationnellement la forme de leur société. Elles se développent suivant des processus d’évolution sociale qui ne sont pas sous un contrôle humain rationnel.

107. (en) Le cinquième principe est la conséquence des 4 autres.

108. (en) A titre d’illustration : Du fait du premier principe, en général, une tentative de réforme sociale soit agit dans la direction vers laquelle se dirige la société de toute manière (ainsi elle ne fait qu’accélérer un mouvement qui aurait eu lieu de toute façon), soit elle n’a qu’un effet limité dans le temps, et la société reviendra bientôt à son état initial. Pour accomplir un changement radical vis à vis de la tendance à long terme d’une société, une réforme est insuffisante ; il faut une révolution (une révolution ne signifie pas forcement une insurrection armée ou le renversement d’un gouvernement). Du fait du second principe, une révolution ne change jamais qu’un seul aspect d’une société ; et du fait du troisième, des changements adviennent, qui n’ont jamais été imaginés ou souhaités par les révolutionnaires. Du fait du quatrième, quand des révolutionnaires mettent en place un nouveau type de société, cela ne marche jamais comme prévu.

109. (en) La Révolution Américaine ne constitue pas un contre-exemple. La « Révolution » Américaine n’était pas une révolution suivant notre définition, mais une guerre d’indépendance suivie d’une réforme politique. Les Pères Fondateurs n’ont pas changé la ligne générale du développement de la société américaine, et n’y tenaient pas non plus. Ils ont seulement libéré le développement de la société américaine des effets archaïques de la férule britannique. Leur réforme politique n’a changé aucune tendance de fond, mais a seulement poussé la culture politique américaine dans sa direction naturelle. La société britannique, dont la société américaine était dérivée, s’était dirigé depuis longtemps sur la voie de la démocratie représentative. Et avant la Guerre d’Indépendance, les Américains pratiquaient déjà la démocratie représentative à un degré appréciable dans les assemblées coloniales. Le système politique établit par la Constitution fut modelé sur le système britannique et les assemblées coloniales. Avec certainement d’importantes modifications — il ne fait pas de doute que les Pères Fondateurs franchirent un pas important. Mais c’était un pas le long de la route que les sociétés anglo-saxonnes empruntaient. La preuve en est que les Anglais et toutes les colonies majoritairement peuplées de descendants d’anglais, ont fini par adopter une démocratie représentative similaire à celle des USA. Si les Pères Fondateurs avaient flanché et n’avait signé la Déclaration d’Indépendance, notre vie aujourd’hui ne serait pas très différente. Peut-être aurions nous d’une certaine manière des liens plus étroits avec l’Angleterre, ainsi qu’un parlement et un premier ministre à la place d’un congrès et d’un président. Rien d’important. Ainsi, la Révolution Américaine ne constitue pas un contre-exemple à nos principes, mais plutôt une bonne illustration.

110. (en) Toutefois, il faut appliquer ces principes avec bon sens. Ils ont été exprimés dans une langue de tous les jours qui permet une certaine latitude pour l’interprétation, et on peut leur trouver des exceptions. Ainsi, nous présentons ces principes non comme des lois absolues, mais comme des approximations ou des trames, qui peuvent en partie fournir un antidote contre les idées naïves sur le futur de notre société. Ces principes doivent être constamment gardés à l’esprit, et s’il advient qu’on arrive à une conclusion en contradiction avec eux, on doit soigneusement réexaminer sa pensée et ne retenir sa conclusion que si l’on a de bonnes et de solides raisons pour le faire.

LA SOCIÉTÉ TECHNO-INDUSTRIELLE NE PEUT PAS ÊTRE REFORMÉE

111. (en) Les principes précédents nous montrent qu’il est désespérément difficile de réformer le système industriel de façon à l’empêcher de réduire progressivement notre sphère de liberté. Ce fut une tendance constante, remontant au moins à la révolution industrielle, de la technologie à renforcer le système à un prix élevé quant à la liberté individuelle et à l’autonomie. Ce qui fait que tout changement mis en œuvre pour protéger la liberté de la technologie serait contraire à la tendance fondamentale du développement de notre société. En conséquence, un tel changement serait soit passager — rapidement évacué par la vague de l’histoire -, soit, s’il devait devenir permanent, devrait modifier la nature de notre société dans son ensemble. Cela, suivant le premier et second principe. De surcroît, la société serait modifiée de manière imprévisible (troisième principe), ce qui constitue un grand risque. Des changements assez radicaux pour promouvoir la liberté ne pourraient être entrepris car il risqueraient de gravement perturber le système. Ainsi, tout effort de reforme serait trop timide pour avoir de l’effet. Même si ces changements étaient accomplis, ils seraient abandonnés une fois leurs effets perturbants devenus apparents. Ainsi, des changements radicaux en faveur de la liberté ne peuvent être accomplis uniquement que par des gens prêts à accepter une modification radicale, dangereuse et imprévisible de l’ensemble du système. En d’autres termes, par des révolutionnaires, pas des réformistes.

112. (en) Les gens désireux de préserver la liberté sans sacrifier les bénéfices supposés de la technologie proposeront des plans naïfs pour réconcilier la liberté et la technologie. En dehors du fait que les gens qui font ces suggestions proposent rarement des moyens pratiques pour mettre en place une nouvelle forme de société, il découle du quatrième principe que même si cette nouvelle forme de société pouvait advenir, elle s’effondrerait ou donnerait des résultats bien différents de ceux escomptés.

113. (en) Ainsi même d’après des postulats aussi généraux, il semble hautement improbable qu’un moyen puisse être trouvé pour réconcilier liberté et technologie moderne. Dans les prochains chapitres, nous donnerons des raisons plus précises qui permettent de conclure que la liberté et le progrès technologique sont incompatibles.

LA LIMITATION DE LA LIBERTÉ EST INÉVITABLE DANS UNE SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE

114. (en) Comme nous l’avons expliqué dans les paragraphes 65-67 et 70-73, l’homme moderne est englué dans un réseau de lois et réglementations, et ce fait est du aux manœuvres de personnes inaccessibles qu’il ne peut influencer. Ce n’est pas accidentel ou le résultat de l’arbitraire de bureaucrates arrogants. Ceci est nécessaire et inévitable dans toute société technologiquement avancée. Le système SE DOIT de régir de près les comportements humains. Au travail, les gens doivent faire ce qu’on leur dit de faire, sans quoi la production sombrerait dans le chaos. Les bureaucraties DOIVENT fonctionner suivant des règles rigides. Permettre une certaine latitude aux bureaucrates de bas niveau désorganiserait le système et amènerait des dysfonctionnements dus aux différentes façons dont les bureaucrates exerceraient cette autonomie. Il est vrai que quelques limitations à la liberté pourraient être éliminées, mais EN GROS, la mise en coupe réglée de nos vies par de grandes organisations est nécessaire au bon fonctionnement de la société techno-industrielle. Le résultat en est un sentiment de perte de pouvoir pour l’individu moyen. Il est possible, toutefois, que les réglementations explicites seront progressivement remplacées par des moyens psychologiques qui nous ferons faire ce que le système veut que nous fassions (Propagande [14] , techniques d’éducation, programmes de « santé mentale »,…).

115. (en) Le système DOIT forcer les gens à se comporter d’une manière qui s’éloigne de plus en plus des schémas naturels du comportement humain. Par exemple, le système a besoin de scientifiques, de mathématiciens, et d’ingénieurs. Il ne peut fonctionner sans eux. Les adolescents sont soumis à une très forte pression pour exceller dans ces domaines. Il n’est pas naturel qu’un adolescent passe le plus clair de son temps assis à un bureau absorbé par ses études.

116. (en) Un adolescent normal doit se dépenser en se colletant avec le monde réel. Parmi les sociétés primitives, les enfants apprenaient des choses en harmonie avec les pulsions naturelles de l’homme. Chez les amérindiens, par exemple, les garçons s’entraînaient à des occupations de plein air — le genre de choses qu’aiment les garçons. Mais dans notre société les enfants sont poussés vers les matières techniques, ce qu’ils font en rechignant.

117. (en) Dans toute société industrielle avancée, le destin d’un individu DOIT dépendre de décisions qu’il ne peut infléchir dans une large mesure. Une société technologique ne peut être fractionnée en petites communautés autonomes, car la production dépend de la coopération de grandes masses d’individus. Quand une décision concerne, disons, un million de personnes, chacun des individus concernés a, en moyenne, une part d’un millionième dans la prise de la décision. Ce qui arrive en pratique, c’est que les décisions sont prises par des officiels ou des dirigeants de firmes, ou par des experts techniques, et même quand il y a vote pour la prise d’une décision, le nombre des votants est tel que le vote d’un individu est insignifiant. [17] . Ainsi la plupart des individus sont incapables d’exercer une influence sur les décisions importantes qui affectent leurs vies. Il n’y a aucun moyen concevable de remédier à cela dans une société technologiquement avancée. Le système essaie de « résoudre » ce problème par le biais de la propagande de façon à ce que les gens VEUILLENT ces décisions prises pour eux, mais même si cette « solution » était complètement satisfaisante en rendant les gens heureux, ce serait dégradant.

118. (en) Les conservateurs et quelques autres se font les défenseurs de « l’autonomie locale ». Les petites communautés ont été autonomes, mais cette autonomie devient de moins en moins possible du fait que les petites communautés sont prisonnières et dépendantes de systèmes à grande échelle comme les services publiques, les réseaux informatiques, le réseau autoroutier, les mass media, la sécurité sociale. Une telle offensive contre l’autonomie résulte du fait que la technologie appliquée dans un domaine affecte la vie des gens dans tous les domaines. Ainsi l’utilisation de produits chimiques ou de pesticides près d’un ruisseau peut contaminer l’eau potable des centaines de kilomètres en aval, et l’effet de serre affecte l’ensemble la planète.

119. (en) le système ne peut pas exister pour satisfaire les désirs des hommes. Au contraire, c’est le comportement des hommes qui est modifié pour s’adapter à ceux du système. Cela n’a rien à voir avec l’idéologie sociale ou politique qui prétend contrôler le système technologique. C’est le fait de la technologie, car le système est soumis non pas à une ou des idéologies, mais aux contraintes techniques. [18] Évidemment, le système satisfait bon nombre de désirs humains, mais en général, il ne le fait que dans la mesure où il retire avantage à le faire. Ce sont les besoins du système qui sont primordiaux, pas ceux de l’être humain. Par exemple, le système fournit de la nourriture à la population, car il ne pourrait fonctionner si tout le monde mourrait de faim ; il pourvoit aux besoins psychologiques des gens puisque cela lui est AVANTAGEUX, car il ne pourrait pas non plus fonctionner si trop de personnes devenaient dépressives ou rebelles. Mais, pour des raisons imparables, évidentes et impérieuses, il doit exercer une constante pression sur les gens de façon à modeler leurs comportements suivant ses besoins. Trop de déchets s’accumulent ? Le gouvernement, les media, le système éducatif, les défenseurs de l’environnement, tout le monde nous inonde d’une propagande en faveur du recyclage. Besoin d’un personnel plus techniquement qualifié ? Un chœur exhorte les gamins à suivre des filières scientifiques. Personne ne se pose la question de savoir s’il n’est pas inhumain de forcer des adolescents à passer le plus clair de leur temps à étudier des matières qu’ils détestent en majorité. Quand les ouvriers qualifiés sont mis au chômage par les nouvelles technologies, et doivent se recycler, personne ne se demande si ce n’est pas humiliant pour eux de se retrouver dans pareille situation. Il est tout simplement tenu pour évident que tout le monde doit se plier aux exigences technologiques et, ce, pour une bonne raison : si les besoins des gens passaient avant les nécessités technologiques, il y aurait des problèmes économiques, du chômage, une récession, voire pire. Le concept de « santé mentale » dans notre société est principalement défini par la capacité d’un individu à se comporter en accord avec les besoins du système, et, ce, sans manifester de signes de stress.

120. (en) Les efforts pour tenter d’accorder de l’importance au sens de l’existence et à l’autonomie à l’intérieur du système ne sont rien de plus qu’une plaisanterie. Par exemple une compagnie, au lieu de faire réaliser à chacun de ses employés une partie d’un catalogue, leur fait réaliser à chacun un catalogue dans son intégralité, cela étant supposé leur donner plus de motivation et d’autonomie dans leur travail, mais, en pratique, cela ne peut être réalisé que sur petite échelle et dans tous les cas, les employés ne se voient pas accorder l’autonomie pour se réaliser — leurs efforts personnels ne peuvent être mis à profit pour ce qui les intéresse, mais uniquement pour accomplir les buts du patron qui sont la survie et la croissance de la société. Une société déposerait son bilan si elle agissait autrement. De même, dans un système socialiste, les travailleurs doivent prodiguer leurs efforts pour atteindre les buts de l’entreprise, sans quoi cette entreprise ne remplirait pas sa fonction vis à vis du système. Une fois de plus, pour des raisons purement techniques, il n’est pas possible pour la majorité des individus ou des petits groupes d’obtenir une véritable autonomie dans une société industrielle. Même un indépendant a généralement une autonomie limitée. En dehors de la nécessité de se conformer aux réglementations gouvernementales, il doit s’insérer dans le système économique et se plier à ses contraintes. Par exemple, lors de l’émergence d’une nouvelle technologie, l’indépendant est souvent obligé de l’adopter, qu’il le veuille ou non, s’il veut demeurer compétitif.

LES « BONS » CÔTÉS DE LA TECHNOLOGIE NE PEUVENT ÊTRE SÉPARÉS DES « MAUVAIS »

121. (en) Une raison supplémentaire pour laquelle la société industrielle ne peut être réformée en faveur de la liberté vient du fait que la technologie moderne constitue un système global aux composantes interdépendantes. Vous ne pouvez rejeter les « mauvais » côtés de la technologie et ne garder que les « bons ». Prenons la médecine moderne par exemple. Les progrès en médecine dépendent de ceux de la chimie, de la physique, de la biologie, de l’informatique, et autres. Les traitements médicaux de pointe requerrait des équipement high tech qui ne peuvent être fournis que par une société de haute technologie et économiquement prospère. Il est évident que vous ne pouvez avoir de progrès médical en dehors de l’ensemble du complexe technologique et de tout ce qui lui est affilié.

122. (en) Même si les progrès médicaux pouvaient être obtenus indépendamment du reste du système technologique, cela amènerait tout de même certaines dérives. Supposons, par exemple, qu’un traitement contre le diabète soit découvert. Les gens génétiquement prédisposés au diabète seraient en mesure de survivre et de se reproduire comme tout un chacun. La sélection naturelle qui s’exerce contre les gènes du diabète cesserait et ces gènes se répandraient parmi toute la population (cela est déjà le cas dans une certaine mesure, puisque le diabète, qui ne peut être guéri, est jugulé par l’utilisation d’insuline). La même chose arriverait avec d’autres maladies du même type ce qui affaiblirait le patrimoine génétique de la population. La seule solution serait alors une sorte de programme eugénique ou un développement à grande échelle de l’ingénierie génétique, ce qui fait que dans le futur, l’homme ne sera plus une création de la nature, du hasard, ou de Dieu (suivant vos convictions religieuses ou philosophiques), mais un produit manufacturé.

123. (en) Si vous pensez que l’ingérence gouvernementale dans votre vie privée est trop importante ACTUELLEMENT, réfléchissez à ce que se serait s’il commençait à gérer la constitution génétique de vos enfants. Une telle gestion ira inévitablement de pair avec le développement de l’ingénierie génétique appliquée à l’homme, car les conséquences seraient sinon désastreuses. [19]

124. (en) La réponse classique à de tels propos consiste à parler de « l’éthique médicale ». Mais un code éthique ne servirait pas à protéger la liberté face au progrès médical. ; il ne ferait qu’aggraver les choses. Un code éthique applicable à l’ingénierie génétique serait en pratique un moyen de contrôler la constitution génétique de l’être humain. Certains (majoritairement issus de la upper-middle class) décideraient quelles applications en ingénierie génétique seraient « éthiques », et lesquelles ne le seraient pas, ce qui aurait pour effet d’imposer leurs propres valeurs vis à vis de la constitution génétique de la population dans son ensemble. Même si un code éthique était choisi sur une base complètement démocratique, la majorité imposerait ses propres valeurs à toutes les minorités qui pourraient avoir des vues différentes quant à ce que devrait être un code éthique appliqué à ingénierie génétique. Le seul code éthique qui protégerait la liberté serait celui qui interdirait TOUTE manipulation génétique sur l’homme, et vous pouvez être surs qu’un pareil code ne sera jamais appliqué dans une société technologique. Tout code qui réduirait l’ingénierie génétique à un rôle mineur ne tiendrait pas longtemps, car la tentation offerte par l’immense pouvoir que confère la biotechnologie serait irrésistible, spécialement dans le cas où pour la majorité des gens la plupart de ces applications sembleraient naturellement et univoquement « bonnes » (élimination des maladies physiques et mentales, possibilité d’accroître la durée de vie,…). Inévitablement, l’ingénierie génétique sera intensivement utilisée, mais uniquement dans des buts compatibles avec les besoins du système techno-industriel. [20]

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