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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 21:04

 

 

 

« Le canal de Suez »

 

 

90 % du tonnage des marchandises échangées dans le monde (1) transite par mer ou la survole. Plus de 50 000 navires de commerce (tonnage supérieur à 1 000 tonneaux de jauge brute), battant plus de 150 pavillons différents y participent. 30000 ont un déplacement supérieur ou égal à 10 000 tonnes. La part du trafic maritime ne cesse de croître; elle a été multipliée par cinq en quarante ans.

L’économie mondiale a évolué vers un système d’approvisionnement en flux tendu et à temps. Cet acheminement régulier des produits finis, mais également intermédiaires, destinés à être utilisés dès leur arrivée, est plus rentable pour la plupart des industries que de gérer et entreposer des stocks. L’amélioration de la fiabilité des navires et leur moindre consommation énergétique – 7 fois moins que celle du transport routier - en font de plus un moyen de transport particulièrement économique et peu polluant. Cette évolution a cependant pour corollaire une vulnérabilité forte à toute rupture prolongée d’approvisionnement.

« Les routes maritimes (source Newscientist) »

La grande route maritime est-ouest de circumnavigation

Le creusement des canaux de Suez et de Panama a marqué l’ouverture d’une grande route maritime est-ouest de circumnavigation. Elle est entièrement située dans les eaux chaudes de l’hémisphère nord.

En allant vers l’est à partir de l’océan Atlantique, elle franchit le détroit de Gibraltar, traverse la Méditerranée dans le sens de la longueur, embouque le canal de Suez et la mer Rouge dans le sens nord-sud, franchit le détroit de Bab el Mandeb qui sépare la péninsule arabique de l’Afrique.

Dans l’océan Indien, elle traverse successivement le golfe d’Aden et la mer d’Arabie, passant devant le détroit d’Ormuz, contourne le sous-continent indien et le Sri Lanka avec le nouveau port que les Chinois construisent à Hambantota, traverse le golfe du Bengale et pénètre dans le très long détroit de Malacca (2).

Elle contourne alors Singapour, le premier port de conteneurs au monde, par le détroit du même nom et entre en mer de Chine méridionale en passant entre la Malaisie et les îles Anambas.

Orientée au Nord-Est, elle passe entre les Philippines et Taïwan pour entrer dans l’océan Pacifique. Elle longe alors les côtes méridionales du Japon avant de traverser l’immense océan, passe loin au nord des îles Hawaï pour atteindre le canal de Panama.

Elle sort du canal, traverse la mer des Caraïbes, passe entre les îles de Porto Rico et de Saint-Domingue avant de traverser l’océan Atlantique Nord et d’atteindre Gibraltar.

Le canal de Suez

Il ouvre en 1869.

En 2008, 21 415 navires (3) l’ont emprunté pour un tonnage moyen de 910,1 millions de tonnes de jauge nette (tjn) dont 146,6 Mtjn pour les pétroliers et 38,9 Mtjn pour les méthaniers. Selon l’autorité du canal de Suez, environ 8% du trafic mondial (4) a emprunté ce passage en 2009.

Les travaux d’approfondissement sont en cours (2010). La voie maritime doit permettre à terme le transit de navires de 300 000 tpl à pleine charge contre 210 000 tpl à l’heure actuelle. Il passe du gabarit du Suezmax à celui du VLCC en creusant le chenal à 24m (pour permettre le passage de navires de 20m de tirant d’eau (66 pieds). 82% des pétroliers pourront l’utiliser sans restrictions. Les pétroliers avec un trop fort tirant d’eau qui empruntent le canal de la mer Rouge vers la Méditerranée doivent décharger une partie de leur cargaison au terminal pétrolier de Ain Sukkhna (mer Rouge) (5), passer le canal ainsi allégé et récupérer leur chargement au terminal de Sidi Kérir (Méditerranée).

« En raison de la faible largeur du canal, les navires ne peuvent y évoluer librement. »

Entre les deux terminaux, le pipeline SUMED (6) double le canal maritime et permet les transferts de pétrole brut. L’économie du canal est indissociable de celle de l’oléoduc puisque le canal assure le passage de 1,3 million de barils par jour quand le SUMED en achemine 2,5. C’est la saturation actuelle du SUMED qui a, en grande partie, entraîné la décision de recalibrer la voie maritime. L’autorité du canal veut pouvoir également permettre le passage des plus grands porte-conteneurs d’une capacité de 15000 evp (équivalent vingt pieds) qui entrent en service.

Le canal est long de 190 km. Les navires se déplacent en convois qui ne peuvent se croiser ailleurs que sur le lac Amer. La durée du franchissement est comprise entre 11 et 16 heures. En raison de la faible largeur du canal, les navires ne peuvent y évoluer librement. En cas de vent de sable, il est même prévu d’accoster la berge. Pendant tout ce temps, la sûreté des navires dépend totalement des forces de protection locales qui sont importantes. Un gros navire coulé permettrait de couper totalement le trafic dans les deux sens jusqu’à ce qu’il soit renfloué.

En réaction à la nationalisation du canal de Suez décrétée par le président égyptien Nasser le 26 juillet 1956, la Grande-Bretagne, la France et Israël interviennent militairement. Les Égyptiens obstruent le passage en coulant une quarantaine d’épaves dans le port de Port Saïd ainsi qu’à l’entrée du canal. Il est totalement coupé du 31 octobre 1956 au 29 mars 1957. Il l’est à nouveau et de façon prolongée pendant la guerre des Six Jours contre Israël. Il reste fermé du 6 juin 1967 au 15 juin 1975, deux convois étant bloqués au mouillage dans le lac Amer pendant toute cette durée.

La Convention de Constantinople de 1888 (7) octroie au canal un statut international et garantit le passage en temps de paix comme en temps de guerre. Ce sont en particulier des entraves à ce traité qui ont contribué à la guerre des Six Jours. Le traité de paix signé à Washington le 26 mars 1979 précise que « les navires d’Israël ou en provenance de ce pays jouiront du droit de libre passage par le canal de Suez et ses approches dans le golfe de Suez et la Méditerranée sur la base de la convention de Constantinople de 1888, valable pour toutes les nations ». Le canal représentant la troisième source de revenus de l’État égyptien (8), il met en œuvre des moyens importants pour le protéger.

Plusieurs incidents et des menaces récurrentes ont émaillés la vie de cette voie navigable depuis sa réouverture. En particulier :

  • le 13 mai 1986, un bâtiment de guerre américain est l’objet de tirs alors qu’il la franchit
  • le 24 mars 2008 (9), c’est au contraire un tir intempestif américain qui est effectué depuis le Global Patriot, un navire de commerce affrété par la marine des États-Unis. Des personnes embarquées ouvrent le feu sur une ou deux barques – selon les sources – de vendeurs ambulants qui continuent de s’approcher de leur bateau, malgré l’ordre de ne plus avancer et une sommation, ajoutent ces sources. Un Égyptien est tué et deux autres blessés
  • le 7 octobre 2010 (10), Nikolaï Patrouchev, patron du FSB russe, l’ex-KGB le canal de Suez déclare que le détroit de Gibraltar, Ormuz et Bab-el-Mandeb sont les «cibles prioritaires» d’organisations terroristes.

Les conséquences du blocage du canal

La fermeture du canal impose aux navires de contourner l’Afrique.

« Exportations de pétrole transitant par les principaux détroits (11) »

Par le cap de Bonne-Espérance, la distance séparant le détroit d’Ormuz de Gibraltar est de 10500 milles nautiques, soit plus de 32 jours à une vitesse de 13,5 nœuds (N). En passant par Suez elle n’est que de 4 750 MN, soit une quinzaine de jours.

Pour atteindre les Pays-Bas, les chiffres sont respectivement de 11 900 MN (37 jours) et 6150 MN (19 jours).

Dans les deux cas, la distance est doublée ou presque. Ces jours supplémentaires à la mer coûtent cher, mais en raison des coûts associés, la différence peut n’être pas aussi importante qu’il n’y paraît à première vue. Dans le cas de navires allant en Italie, par exemple, la différence de distance croît notablement.

Le détournement par la route du Cap à la suite de la guerre des six jours a accéléré la construction de pétroliers géants. L’Europe ne craint donc pas de pénurie d’hydrocarbures en provenance des pays exportateurs du golfe Persique, et ce d’autant moins qu’elle dispose de stocks stratégiques capables d’assurer sans problème la transition si besoin était. Quelques perturbations sont en revanche probables pour les industries qui dépendent de la livraison d’autres biens et qui travaillent en flux tendus et juste à temps.

L’impact économique de la coupure du canal de Suez serait avant tout catastrophique pour l’Égypte. En effet, les droits de passage représentent la plus importante source de devises étrangères après le tourisme et les virements des expatriés. L’administration du canal annonce des recettes de 5,6 milliards de dollars (12) (3,6 M€) pour l’année fiscale 2008, en hausse de 22,9 % en un an. Ces chiffres sont à comparer aux revenus qui sont de 59,95 M$ en 2009.

Capitaine de vaisseau (R) Hugues Eudeline

Le capitaine de vaisseau (R) Hugues Eudeline est un ancien élève de l’École navale (EN 72). Doctorant à l’École pratique des hautes études, il est spécialiste de la sûreté maritime et plus particulièrement du terrorisme maritime.

Notes

1  The Round Table of international shipping associations (Consulté le 1er février 2010).

2   Les navires de fort tirant d’eau ne peuvent passer par les détroits de Malacca parce que le détroit de Singapour n’a que 25 mètres de fond. Ils ne peuvent passer non plus par le détroit de la Sonde qui sépare les îles de Sumatra et de Java qui n’a que 20 m de fond. Ils passent par le détroit de Lombok puis celui de Makassar, fréquentés également pour relier l’Australie à la mer des Philippines, ou font le tour de l’île continent.

3  SALMON, Loïc, Canal de Suez : des recettes records en 2008, Journal de la Marine Marchande, 5 juin 2009, p. 11

4  Site du Canal de Suez

5  LACOSTE, Romuald, Les nouvelles échelles du transport maritime – Note de synthèse n° 91, ISEMAR, janvier 2007

6  Le SUMED (Arab Petroleum Pipelines Company) est géré conjointement par l’Égypte, l’Arabie Saoudite, le Koweit, les Emirats-Arabes-Unis et le Qatar. Il est constitué de 2 oléoducs parallèles de 320 km de long

7  ORTOLLAND, p. 190-191

8  Les revenus 2004-2005 ont été de 3,3 milliards de dollars (source ISEMAR)

9  Un navire américain a ouvert le feu dans le canal de Suez, faisant un mort, LEMONDE.FR, 25 mars 2008

10  Les intérêts pétroliers sous la menace d’attentats, Mer et Marine, 07 octobre 2010

11  World Energy Outlook 2007 – International Energy Agency

12  SALMON, Loïc, Canal de Suez : des recettes records en 2008, Journal de la Marine Marchande, 5 juin 2009, p. 11

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 20:59
Un groupe Facebook appelle à manifester jeudi en Libye

 

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi brandit le texte fondateur des Nations Unies, à la tribune de

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi brandit le texte fondateur des Nations Unies, à la tribune de l'ONU le 23 septembre 2009 (AFP Stan Honda)

 

Des appels à manifester jeudi contre la corruption et le népotisme en Libye ont été lancés depuis quelques semaines sur Facebook, dans la foulée des révolutions en Tunisie et en Egypte limitrophes.

Sous le slogan "Révolte du 17 février 2011: pour en faire une journée de colère en Libye", un groupe Facebook, qui appelle à un soulèvement contre le régime de Mouammar Kadhafi, avait réuni lundi plus de 4.400 membres.

Un autre groupe regroupant plus de 2.600 membres invite le peuple libyen à descendre dans la rue pour "une journée de colère contre la corruption et le népotisme", en commémoration de la mort d'au moins quatorze manifestants à Benghazi (nord-est) le 17 février 2006.

Au moins quatorze personnes avaient été tuées et 69 blessées dans des heurts qui avaient opposé le 17 février 2006 les forces de l'ordre libyennes à des manifestants qui avaient attaqué le consulat d'Italie, pour protester contre la publication de caricatures de Mahomet.

Le symbole du 17 février

Par ailleurs, dans une pétition reçue par l'AFP, plus de 200 signataires et des organisations d'opposition libyennes basées à l'étranger ont souligné "le droit du peuple libyen d'exprimer son opinion dans des manifestations pacifiques, sans aucune forme de harcèlement, provocations ou menaces par le système ou ses éléments".

Ils appellent aussi le colonel Kadhafi et sa famille à quitter le pouvoir et à abandonner toutes les autorités et les pouvoirs "révolutionnaire, politique, militaire et sécuritaire".

Cerné par deux révolutions populaires en Tunisie et Egypte, le régime libyen a tenté de prendre des mesures préventives pour calmer la population et discréditer les appels à la révolte.

Les autorités de ce riche pays pétrolier ont ainsi rétabli des subventions sur des biens de première nécessité et ont facilité l'accès de la population à des crédits sans garantie et sans intérêts.

Dimanche soir, en marge d'un prêche du colonel Kadhafi à l'occasion de la fête du mouled célébrant la naissance du prophète Mohamed (570 après JC), la parole a été donnée à un "représentant des familles des martyrs de Benghazi" pour "renouveler leur allégeance et fidélité" au Guide de la révolution libyenne de 1969.

(Source AFP)

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 16:26
Depuis jeudi, Nicolas Sarkozy fait mine d'ignorer la polémique créé par ses propos accusateurs et sans preuves contre magistrats et policiers dans l'affaire Laëtitia. Il part ce lundi à Varsovie, en Pologne. On imagine qu'une flottille aérienne le suivra, comme pour aller à Bruxelles vendredi dernier. En France, son camp se déchire dans les Hauts-de-Seine, affecté par les ambitions du Prince Jean. Et sa ministre des Affaires Etrangères s'enfonce chaque jour un peu plus dans des polémiques sur des relations tunisiennes.

Avion, justice et succession : l'impunité de Nicolas Sarkozy



Petits luxes compromettants... 
Michèle Alliot-Marie a utilisé un second jet privé lors de son périple tunisien à Noël. La ministre a confirmé et s'est défendue, à nouveau : « cette nouvelle polémique est totalement artificielle. J’ai dit dès mercredi dernier que avec monsieur Miled, j’avais à la fois rejoint Tunis à Tabarka et fait des excursions... je suis allée au port de Tabarka, dans un site archéologique et avec des amis nous sommes allés dans le désert... Quand je suis allée en Tunisie entre le 26 décembre et le 1er janvier il y avait des mouvements sociaux limités à deux provinces...au moment où j’y étais il n’y avait pas d’émeutes généralisées...» Sa défense est de moins en moins crédible. La ministre, comme son ancien collègue Eric Woerth, a une riposte bien maladroite, alternant démentis en bloc et aveux parcellaires. La première fois, elle expliquait que (1) son ami Aziz Miled, chef d'entreprise tunisien l'attendait par hasard à l'aéroport de Tunis, (2) que ce dernier n'est pas un proche du clan Trabelsi/Ben Ali, et (3) que les émeutes qui débouchèrent sur le renversement de Ben Ali n'avaient pas démarré.  

Quelques jours plus tard, elle du reconnaître que la révolte tunisienne était si grave au point de voyager en avion pour l'éviter, sans apporter par ailleurs aucune explication sur la mise à disposition d'un jet privé pendant l'intégralité de son séjour. Quand à Aziz Miled, ses relations décennales avec le pouvoir Ben Ali ont également été détaillés dans la presse.Mediapart relève ainsi qu' « Aziz Miled peut en effet s'enorgueillir d'être l'un des rares entrepreneurs tunisiens à avoir été en affaires, dans la finance, le tourisme ou l'aviation, avec à peu près toutes les composantes de ce qu'il était convenu d'appeler le «clan Ben Ali». Que ce soit les familles Materi, Trabelsi, Chiboub ou Mabrouk. » 

Nicolas Sarkozy apprécie tout autant les déplacements en avion que sa ministre. Pour se rendre à Bruxelles et assister à un sommet européen, à 300 kilomètres de Paris, il a utilisé deux avions : son gros Air Bus A330-223, acquis et rénové pour 176 millions d'euros, si gros qu'il est stocké à Evreux ; et un un second appareil, « un luxueux avion d’affaires » Falcon 7X au rayon d’action de 11.000 km. Lundi 7 février, le monarque est parti à Varsovie pour unsommet du Triangle de Weimar (Pologne - Allemagne - France), une rencontre initiée en 1991. 

En avril dernier, Nicolas Sarkozy avait séché les funérailles nationales du président polonais, décédé dans un accident d'avion. Son Air Sarko One n'était pas prêt. 


Justice enflammée 
Les magistrats entament cette semaine leur mouvement national contre les provocations verbales de Nicolas Sarkozy, jeudi dernier à Orléans. La révolte est « inédite », note le Figaro. A droite, les réactions sont restées rares. Le Monarque paraît bien isolé. Dimanche sur Canal+, Patrick Devedjian, en disgrâce présidentielle depuis qu'il contrarie les ambitions népotiques du fils Jean dans les Hauts-de-Seine, a déclaré que la justice est à bout de souffle.  

Quel constat d'échec ! Le député Eric Ciotti, qui s'est vu confier une mission sur l'application des peines par Nicolas Sarkozy lui-même, a semblé battre en retraite dans une interview au Figaro : « Le président de la République a eu raison d'indiquer que les dysfonctionnements qui a priori ont été relevés doivent être sanctionnés » mais, ajoute-t-il « les inspections (...) diront » s'il y a eu des fautes. Jeudi dernier, Sarkozy était moins prudent et plus catégorique. Sans attendre le résultat de ces fameuses inspections, il a lâché : « il y a eu un certain nombre de dysfonctionnements graves. (...) Ces dysfonctionnements, j'ai demandé aux deux ministres, Michel Mercier et Brice Hortefeux, de les sanctionner. » 

Ciotti a suggéré qu'il « faudrait bâtir un plan Marshall pour la justice et la police, qui doivent être traitées globalement », reconnaissant qu'au « regard d'autres démocraties voisines, comme l'Allemagne, la justice française n'est pas à la hauteur.» En 2011, le budget de laJustice augmente de 4%, pour dépasser les 7 milliards d'euros. Mais ces augmentations ne suffisent pas à rattraper le retard français sur ses voisins européens : en 2008, la France était classée 35ème sur 42 pays européens par le Conseil de l'Europe. En 2011, la justice a gagné 80 millions d'euros supplémentaires, soit à peine la moitié du coût d'investissement et d'aménagement du superbe avion présidentiel.

Guerre de succession dans les Hauts-de-Seine 
Les élections cantonales approchent. La semaine dernière, dans l'indifférence générale, Jean-François Copé a lancé la campagne de l'UMP. Dans le fief de Nicolas Sarkozy, les Hauts-de-Seine, la bataille fait rage. On se souvient de l'affaire de l'EPAD, quand Sarkozy père avait voulu imposé son rejeton Jean, toujours étudiant, à la tête de l'Etablissement Public d'Aménagement de la Défense, le plus riche quartier d'affaires de France. Devedjian avait ensuite refusé de céder sa place de président du conseil général au fiston Sarkozy. Crime de lèse-majesté !  

La riposte s'est organisée en 4 temps, avec une hypocrisie et un cynisme politiques rares : (1) le couple Balkany, grands amis du Monarque - ils faisaient partie des rares invités à souffler les 56 bougies de Sarkozy à l'Elysée le 28 janvier dernier - attaquent Devedjian dans la presse ; (2) des conseillers élyséens appellent un à un les électeurs de l'UMP locale pour dégager Devedjian de la présidence de la fédération départementale en novembre dernier ; (3) Isabelle Balkany se présente contre Devedjian à la présidence du département ; (4) Jean Sarkozy la remplace.  

Le Monde a d'ailleurs publié une lettre de 6 pages du Prince Jean, adressée le 31 janvier, à tous les conseillers généraux et maires de droite du département, où il décrit ses ambitions et priorités pour les Hauts-de-Seine : il propose « la stabilité fiscale pour les trois ans qui viennent », de « bâtir une véritable politique de l’adolescence », « d’aider au rapprochement des générations en aidant les familles », de régler « la question essentielle des modes de garde de la petite enfance », de « contribuer à l’emploi des parents », en généralisant les « espaces insertion » dans l’ensemble du département, et, pour accompagner le discours de Papa Nicolas, d'« assumer nos compétences en matière de prise en charge de la dépendance », et, enfin, d'« inverser la tendance » des difficultés croissantes d'accès au logement. 
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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 16:05

POLITIQUE - Le compte à rebours est lancé, ce lundi, pour les élections en mars prochain...

Le compte à rebours pour les élections cantonales des 20 et 27 mars est lancé ce lundi, premier jour de dépôt des candidatures pour le premier tour, sauf à Paris. Ces élections verront le renouvellement de la moitié des conseillers généraux dans tous les départements.

Les candidats auront jusqu'au 21 février pour s'inscrire. Les listes par cantons seront mises en ligne par le ministère de l'intérieur à partir du 7 mars, jour d'ouverture de la campagne officielle, après vérification de l'éligibilité de chaque candidat. 2.023 cantons qui avaient été renouvelés en 2004, 1.926 en métropole et 85 outremer, et trois cantons qui font l'objet d'une élection partielle, sont concernés.

Dernière élection pour les conseillers généraux

C'est la dernière fois que les Français éliront leurs conseillers généraux puisqu'ils devraient être remplacés, à partir de 2014, par les conseillers territoriaux qui siègeront aussi à la région. Leur mandat a d'ailleurs été réduit à trois ans, au lieu de six jusqu'à présent.

Ces élections seront la dernière occasion pour les partis politiques de compter leurs forces avant la présidentielle de 2012. Ce scrutin pourra aussi avoir un impact sur le résultat des sénatoriales de septembre, les conseillers généraux composant, avec les maires, les conseillers régionaux et les députés du département, du collège des grands électeurs.

L'election présidentielle en ligne de mire

«Ce sera le dernier sondage grandeur nature avant la présidentielle», relève Claudy Lebreton (PS), président de l'Assemblée des départements de France (ADF).

Le président de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone (PS), veut faire de ces cantonales «l'acte-1 du processus qui doit amener (les socialistes) au moment de l'élection présidentielle».

Actuellement, 58 départements sur 100 sont de gauche.

Des majorités fragiles

Pour la patronne du PS Martine Aubry, «ce serait vraiment un très beau succès» d'engranger «deux ou trois» départements de plus comme les Hautes-Alpes, l'Aveyron et la Côte-d'Or.

Côté majorité, le secrétaire national aux élections à l'UMP, Alain Marleix, considère qu'il ne devrait pas y avoir de grands changements. «On pourrait même assister à de bonnes surprises à droite», estime-t-il.

Dans une vingtaine de départements, les majorités sont fragiles, à moins de cinq sièges. Le PS espère l'emporter dans huit: Aveyron, Côte-d'Or, Hautes-Alpes, Jura, Loire, Pyrénées-Atlantiques, Rhône - dont le président est le Garde des Sceaux Michel Mercier - et Vienne. La droite fonde ses espoirs sur la Corrèze, détenue par l'ancien secrétaire général du PS François Hollande, les Pyrénées-Orientales, les Deux-Sèvres, la Somme, le Vaucluse, le Val-d'Oise, la Seine-et-Marne.

Favoriser la parité

Mais à gauche comme à droite, on s'accorde à considérer que le premier enjeu du scrutin sera la participation, d'autant que pour la première fois depuis 1992 ces élections ne seront pas couplées avec des élections nationales. Lors des dernières élections cantonales de 2008, la participation avait été de 64,87% au premier tour. Mais, souligne Alain Marleix, elles avaient été couplées avec des municipales.

De nouvelles dispositions concernant les suppléants vont s'appliquer pour la première fois à cette série. Ils devront notamment être du sexe opposé au candidat, pour favoriser la parité.

Pour la première fois également, seuls les candidats ayant recueilli 12,5% du nombre des inscrits, au lieu de 10% auparavant, pourront figurer au second tour. Cette disposition devrait limiter le nombre d'élections triangulaires.

 © 2011 AFP

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 15:47
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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 15:38

Serge Dassault " Le Travail"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 
 
 

 

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 15:26
Mélenchon-Le Pen : d'un Front à l'autre 

 

Impossible de louper l'émission de Jean-Jacques Bourdin lundi matin surBFM TV, qui opposait Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon.

Après avoir subi les lénifiantes émissions avec Ségolène Royal sur France 2 chez Durand et Nicolas Sarkozy chez Pernaut sur TF1, quoiqu'il arrive chez Bourdin, on savait qu'on aurait droit à un vrai débat politique où le mot consensuel resterait au vestiaire.
Il jubile Bourdin, il a vu ses confrères, pas glorieux il faut bien le dire, il sait le départ d'Arlette Chabot de France 2, il reste un des très rares endroits du débat politique télévisé, et il n'a pas hésité d'ailleurs à baptiser son émission un brin pompeusement "Bourdin 2012" !

L'effet Dracula

Le débat part immédiatement sur l'immigration
 avec les positions archi-connues des deux protagonistes, pour faire court, avec Mélenchon, les immigrés participent grandement à l'économie nationale, avec un solde financier positif pour la France de 12 miliards d'euros, il les défend bec et ongles comme tous les travailleurs, et comme une déclaration de guerre il affirme, "Il faut régulariser tous les sans-papiers de ce pays".

 

Marine Le Pen lance sa contre-attaque, stoppée sur le champ par Jean-Luc Mélenchon qui lui lance, "vous êtes comme Dracula, vous entrez dans une pièce et il y a pleins de petites lumieres qui sortent de vos yeux, de vos oreilles"...

La présidente du FN déroule sans surprise : "Je suis contre l'immigration pas contre les immigrés", l'immigration fait les affaires du CAC 40 et autres tartes à la crème du lepénisme que je ne vous infligerai pas.



Le retour d'Yvette Horner

On échappe pas au passage par l'islam automatiquement associé au débat sur la laïcité, et là encore, les positions des deux Fronts ne sont pas nouvelles,pour Mélenchon, un respect strict de la laïcité, pas de laïcité à deux vitesses, pas de problème avec l'islam non plus, mais un problème avec les intégristes de tout bord.


 
Mélecnhon : "il n'y a pas de problème avec l'Islam"

 

 

Nous résumerons les positions de Marine Le Pen par cette phrase qu'elle assène  : "L'intégrisme musulman viole les règles de la laïcité dans ce pays."

S'en suit une discussion type fin de repas sur les rapports de la laïcité et du christianisme où Mélenchon affirme : "La laïcité n'est pas la laïcisation du christianisme."

On dira que ça se discute et là Marine Le Pen lâche : "Vous êtes un peu la Yvette Horner de la politique" ! 
Mais ça veut pas dire grand-chose ça Madame, et puis un peu de respect pour Yvette qui envoyait les triples croches avec maestria, certains musicos de Nashville s'en souviennent encore. Depuis le début du débat, Marine Le Pen est à la peine, incontestablement, l'orateur, le bretteur, c'est Jean-Luc Mélenchon.

L'euro, Louis XVI, Chirac, Jaurès et Plantu

Bon, le débat s'enlise un peu, trop de sujets abordés trop vite
, l'euro, JLM pour dans l'intérêt des travailleurs, MLP contre dans l'intérêt des Français, le bilan de Mélenchon comme ministre, le vote de Mélenchon pour Chirac en 2002 et ce pauvre Louis XVI que chacun s'accuse d'avoir guillotiné, une citation de Jaurès, deux cafés et l'addition...

Quand arrive peut-être la seule fois où Marine Le Pen mettra Jean-Luc Mélenchon un peu en difficulté : malicieusement, juste à la fin, Jean-Jacques Bourdin évoque "L'affaire Plantu", un dessin pas très drôle mais qui a fait grand bruit où Plantu représente Marine Le Pen et  Jean-Luc Mélenchon lisant le même discours populiste. Mélenchon attaque tout de suite le dessinateur lui reprochant de jouer les vertus et d'accepter l'argent des émirats, Marine Le Pen, laborieuse jusque-là, lui fait remarquer qu'il y a bien quelques similitudes à commencer par le nom de son mouvement, Le Front de gauche en écho au Front national, le titre de son livre"Qu'ils s'en aillent tous" en réponse au Tous pourris et quelques analogies du même tonneau.

Bilan : Jean-Jacques Bourdin a réussi son coup, deux têtes d'affiche de la politique héxagonale dans un débat bien tenu par le journaliste, à la fois discret et sachant ordonner son émission, avec les indispensables petites phrases qui la rendront  tout de suite identifiable.


On attend maintenant la réponse des autres chaînes de télévision, à commencer par le service public et TF1, qui ont la responsabilité, et je pèse mes mots, de faire passer le nécessaire débat démocratique  par le petit écran, et je ne parle pas de déguster de la terrine de canard devant Coffe chez Drucker ou de passer devant Laurence Ferrari énamourée qui vous demande si vous avez du coeur, non du débat, de la confrontation, des prises de position, des choses qui engagent, bordel !

 

 

 

 

 

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 15:23

Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn, en 2009. Nicolas Sarkozy et Dominique Strauss-Kahn, en 2009. | REUTERS

Jusqu'à présent, l'UMP était plutôt clémente avec le directeur du FMI, mais depuis ce week-end, les choses ont changé. Pourquoi ?

C'est Nicolas Sarkozy qui, le premier, a donné le ton des attaques contre DSK.

Et même s'il est acquis ce lundi matin que les attaques de l'UMP sont la conséquence de la petite phrase d'Anne Sinclair sortie le 10 février dans Le Point ("Je ne souhaite pas qu'il fasse un second mandat" à la tête du FMI), c'est bien le 24 janvier, lors de sa conférence de presse, que le Président a pour la première fois dévoilé l'angle d'attaque de l'UMP contre Dominique Strauss-Kahn :

"Nicolas Sarkozy avait lui-même souhaité que le leader socialiste continue d'exercer ses responsabilités actuelles à la tête de l'institution financière, de peur que la France laisse échapper cette fonction à un pays émergeant", rappelle Le Parisien.fr.

Exactement, ce qu'à expliqué dimanche, François Baroin :

"Je trouve que c’est très bien qu’un Français soit à la tête d’une grande institution internationale. C'est mieux pour l'image de la France que ce Français conserve son mandat jusqu'au bout. Puisqu'il a pris un engagement, qu'il le respecte."

Si on laisse de côté les provocations des "seconds couteaux de l'UMP" sur un Dominique Strauss-Kahn qui ne représenterait pas la France (il y a toujours plusieurs niveaux d'attaques dans une bonne stratégie politique et l'UMP ne fait jamais dans la dentelle), force est de constater que l'argument sérieux (repris au plus haut niveau) expliquant qu'il est toujours bon de respecter ses engagements surtout quand on représente la France à l'international est inattendu et plutôt bien trouvé (enfin pour ce qui me concerne). 

Ainsi l'UMP a commencé sa campagne contre le directeur du FMI un jour de janvier, le faisant passer en quelques jours de candidat fantasmé à adversaire désigné de Nicolas Sarkozy.

Mais justement, pourquoi et pourquoi à ce moment là ? 

C'est la question qui me trotte dans la tête...

J'ai lu que l'Elysée prétend que ce serait le meilleur candidat pour faire réélire Nicolas Sarkozy, contrairement à Martine Aubry ou François Hollande que le Président redouterait... 

J'ai lu l'inverse aussi : selon les partisans de DSK, l'Elysée serait terriblement fébrile et apeurée à l'idée d'une candidature du patron du FMI. 

La seule chose que l'on puisse vraiment constater, c'est que Nicolas Sarkozy a décidé de faire de Dominique Strauss-Kahn son adversaire préféré ou redouté (selon votre degré de sympathie pour le directeur du FMI).

Est-ce pour pousser Dominique Strauss-Kahn à l'erreur ? Pressé et attaqué, il pourrait lâcher la phrase trop significative au goût du FMI ?

Est-ce pour dégonfler un peu les sondages de l'oncle d'Amérique en le ramenant à de banales rivalités politiques qui rythment la vie des élus nationaux ?

Est-ce tout simplement pour Nicolas Sarkozy une façon d'accompagner sa recherche d'une "stature présidentielle" en se choisissant un adversaire à la dimension internationale ?

Je pense qu'il est impossible de savoir quelle personnalité peut le mieux mener une campagne présidentielle, tant cette dernière réserve des virages, des creux, des bosses aux candidats.

Inutile de rappeler le nombre de candidats gagnants aux sondages et perdants aux suffrages pour se convaincre que seule l'issue de la campagne révèlera le meilleur des candidats.

C'est pourquoi je me dis que si Nicolas Sarkozy (très au fait des retournement de situation lors des campagnes) a décidé que, pour l"heure, Dominique Strauss-Kahn est le candidat à combattre, ça n'est pas pour des raisons de facilités ou de difficultés à mener campagne contre DSK plutôt qu'un autre ; mais que cela tient plutôt à l'image que Nicolas Sarkozy entend se construire : un combat au dessus de la mêlé sans grand risque tant que le directeur du FMI sera en poste et donc comdamné au silence ?

Je me trompe peut être. A votre avis, pourquoi Nicolas Sarkozy choisit Dominique Strauss-Kahn et pourquoi maintenant ?

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 15:22

La possible candidate écolo à la présidentielle a changé de ton à l'égard du patron du socialiste...

Eva Joly
Eva Joly | REUTERS/© Stephane Mahe / Reuters

Eva Joly, candidate à la candidature écologiste pour la présidentielle de 2012, a expliqué dimanche lors du Grand jury RTL / Le Figaro/ LCI qu'elle serait prête à appeler à voter pour le socialiste Dominique Strauss-Kahn s'il était en lice face à Nicolas Sarkozy au deuxième tour. 

Mais elle a précisé qu'elle le ferait sous condition : "Si nos objectifs écologiques sont pris en considération, j'appelerai à voter pour lui", déclare-t-elle.

"Ce que je ne veux pas c'est reconduire Nicolas Sarkozy pour cinq autres années", a-t-elle indiqué avant d'ajouter : "c'est l'objectif numéro 1 : battre Nicolas Sarkozy en 2012."

Force est de constater que l'ex-juge d'instruction a changé de ton à l'égard du patron du FMI... Eva Joly avait en effet provoqué la colère d'une grande partie du PS en lançant : "je connais bien DSK, je l'ai mis en examen".

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 15:18

Ce sont des lieux où les toxicomanes viennent s'injecter leur drogue sous l'œil d'une équipe médicalisée. Destinés aux drogués les plus précarisés, ces "centres d'injection supervisée" ou "salles de shoot" existent dans plus de quarante-cinq villes de huit pays, dont l'Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, l'Espagne, la Norvège et la Suisse. Pas en France. Dans l'Hexagone, elles suscitent le débat. Certains veulent les expérimenter; d'autre pas. Fin août Matignon avait tranché, François Fillon estimant que ces lieux n'étaient "ni utiles, ni souhaitables".



Dans un rapport remis vendredi, des élus locaux de droite, de gauche et centristes demandent que l'Etat adopte les mesures juridiques permettant l'ouverture, "au moins à titre expérimental". Un pro et un anti "salles de shoot" défendent leur position pour TF1 News.

POUR : "Livrés à eux-mêmes, ils ne peuvent pas s'en sortir"

"Elles sont 'utiles et souhaitables' à plusieurs niveaux. D'abord, elles permettent de réduire les pratiques à risques chez les toxicomanes : overdoses, transmission du VIH, des hépatites et autres infections qu'on peut attraper quand on se fait des shoots dans la rue. Les usagers concernés par ces salles ne sont pas ceux qui ont un chez-soi ; ce sont les autres. Ceux qui consomment dans des caves, des parkings, des cages d'escalier se prennent la violence de plein fouet. Très précarisés, ils sont exclus de tout dispositif de santé.
 
Les salles de consommation, c'est une main qu'on leur tend pour avoir accès au système de soins. Ces salles leur permettraient de consommer de manière digne et hygiénique. C'est une première marche car en les amenant directement au sevrage, c'est la rechute garantie. Attention, ce ne sont pas des lieux qui poussent à la consommation de drogue comme on peut l'entendre, c'est prouvé.
 
Il y a effectivement une salle où l'usage peut aller consommer sous la supervision d'un professionnel mais ce n'est qu'une petite partie de ce qu'offrent ces centres. Tous là pour aider le toxicomane à s'en sortir notamment via le biais de rencontre avec des professionnels, psychiatres, psychologues, assistante sociale, infirmier... C'est parce qu'on va entourer la consommation de chaleur humaine, de professionnalisme et de dignité, qu'on va les aider petit à petit à relever la tête de l'eau. Livrés à eux-mêmes, dans la rue et sa violence, ils ne peuvent pas s'en sortir.
 
Ces lieux ne sont pas des no man's land de la drogue comme on voudrait le faire croire. Effectivement, les toxicomanes ont le droit de consommer à l'intérieur de la salle mais le deal est fortement réprimé à l'extérieur comme à l'intérieur. Actuellement à Paris, il y a des quartiers qui sont envahis par la consommation de drogue.
 
Pourquoi est-ce si difficile à installer en France alors que ces salles ont montré leur efficacité à l'étranger ? Je pense qu'il y a dans notre pays des politiques, très conservateurs sur le sujet, qui restent sur une position idéologique qui passe avant la position pragmatique et humaniste. On est bien sûr tous d'accord qu'il ne faut absolument pas banaliser l'usage de la drogue et ces salles ne le font pas. Mais la question est de savoir comment on lutte efficacement et humainement contre lesdrogues. Les opposants oublient cela."

 

 

"Nous obtenons déjà de bons résultats"

"Ces salles ne sont 'ni utiles ni souhaitables' parce qu'en France, il existe déjà un dispositif assez complet de prise en charge des toxicos-dépendants : 200 structures de soin dédiées aux usagers dedrogues, des centres d'accompagnement, de prévention à l'addictologie, dont un centre à Paris entièrement dédié au crack... Mis en place par les gouvernements de gauche comme de droite depuis une vingtaine d'années, ce dispositif connait des résultats très probants. Le nombre de toxicomanescontaminés par le virus du sida a été divisé par 4 en 15 ans ; le nombre d'overdoses mortelles divisé par 5 ; c'est le taux le plus bas d'Europe. La seule différence avec les "salles de shoot" : lestoxicomanes ne peuvent pas y apporter leur héroïne. Je souligne par ailleurs qu'il y a moins de 80 "centres d'injection supervisée" dans le monde. Si c'était la solution miracle, tous les pays y auraient évidemment recours. 
 
En France, notre politique est fondée sur l'interdiction, le sevrage et la réduction des risques, comme le recommande d'ailleurs les Nations unies. Nous obtenons ces bons résultats sans pour autant briser le tabou de l'interdit de la drogue. Ces salles, c'est une brèche ouverte dans la politique française d'interdiction de sevrage et de réduction des risques. On peut par ailleurs considérer qu'en rendant l'usage de la drogue plus confortable, on aboutit à retarder l'accès au traitement de la dépendance, et même encourager la consommation, voire initier de nouveaux usagers... 
 
Autoriser des salles d'injection dans notre pays, c'est changer de système ! Comment l'Etat peut-il en même temps interdire l'usage de stupéfiant et permettre aux toxicomanes de se droguer sous son contrôle, même médical ? Il y a là une incohérence totale ! Pour la surmonter, il faudrait dépénaliser les drogues, comme le préconisent ceux qui soutiennent l'ouverture de ces salles d'injection ; mais aussi pourquoi ne pas fournir l'héroïne dans les salles de shoot pour que celle-ci soit de qualité supérieure et soit moins risquée, etc... C'est inconcevable ! Le message que nous devons diffuser, c'est celui de l'interdit, c'est celui du sevrage. Notre vocation en tant de pouvoir public est de sortir les jeunes de la drogue et non pas les aider à se droguer proprement. C'est fondamentalement différent.
 
Les villes qui ont ouvert des salles d'injection avaient des endroits qui étaient des scènes ouvertes de la drogue. Des centaines de toxicos se droguaient dans des jardins ou places publics sous les yeux de tout le monde. Les édiles ont fait en sorte que ces toxicomanes se shootent cachés. Nous n'avons pas de tels endroits en France. Autre argument : des salles de shoot nécessitent un consensus des forces politiques mais aussi chez les différentes institutions comme la police et la justice. Le procureur de la République de Paris a rappelé que l'ouverture de tels centres pourrait être assimilée à de la complicité pour usage de stupéfiants. Les médecins sont également divisés sur le sujet."

 

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